Henry Fuseli ou le spectacle de la peinture d’histoire (1768-1825)
Auteur / Autrice : | Amandine Rabier |
Direction : | Ségolène Le Men, Marianne Cojannot-Le Blanc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 09/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Ségolène Le Men, Marianne Cojannot-Le Blanc, Guillaume Faroult, Claire Barbillon, Frédéric Ogée, Anne Surgers |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Faroult |
Résumé
L’enjeu de cette thèse sur Henry Fuseli est de tenter de montrer la façon dont cet artiste a conçu sa pratique de la peinture d’histoire comme un véritable spectacle. En nous appuyant notamment sur l’analyse du corpus d’œuvres shakespeariennes peintes, dessinées et gravées par l’artiste entre 1768 et 1825, nous avons essayé de mettre au jour les processus de « spectacularisation » à l’œuvre chez Fuseli. L’étude de la participation de l’artiste à la société anglaise et à ses divertissements - spectacles privés, fréquentation des théâtres publics et d’attractions plus populaires - a permis de mesurer en quoi une culture visuelle bien plus large que celle issue de la simple production théâtrale informe la production de l’artiste. Le spectacle populaire, véritable modèle caché du peintre, a nourri la réflexion de Fuseli sur la recherche de l’effet en peinture, dans sa relation avec la mémoire du spectateur. Contre l’idée commune faisant de Fuseli un peintre visionnaire, ancrant son œuvre dans sa seule imagination, cette thèse a pour ambition de montrer la nature du rapport éminemment matériel que l’artiste entretint avec les spectacles de son temps. La mise au jour du rôle des réminiscences de la scène de théâtre dans la création picturale et l’étude du transfert d’un certains nombre de « signes matériels » de la scène au tableau (tels que le cadre, les portes, le rideau…), nous ont permis de mettre en évidence l’esthétique en acte dans la peinture d’histoire de Fuseli. C’est la question de la relation que cette peinture instaure avec son spectateur qui clôt notre étude : une forme de pacte au sein duquel celui qui peint et celui qui regarde s’accordent, le temps du regard, pour croire à ce qui est donné à voir, afin d’en éprouver l’effet.