Thèse soutenue

Penser l’art et le monde après 1945 : Isidore Isou, essai d’archéologie d’une pensée

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Auteur / Autrice : Frédéric Alix
Direction : Fabrice Flahutez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 08/12/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Flahutez, Nathalie Aubert, Marianne Jakobi, Miguel Egaña
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Aubert, Marianne Jakobi

Résumé

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La présente recherche a eu pour ambition de comprendre les modalités de fonctionnement théorique du lettrisme au travers d'une étude précise du substrat intellectuel d'Isidore Isou entre 1945 et 1968. L’activité artistique et intellectuelle d’Isou s’inscrit complètement dans le contexte ces années. Mais au moment important d’une reconsidération et d’une remise en question des valeurs universalistes occidentales, le lettriste montre une filiation intellectuelle claire avec celles-ci. Le but d’Isou est clairement de mettre au jour des lois d’analyse et de fonctionnement universelles, tant en ce qui concerne les choses de l’art que de chaque domaine de la connaissance, lois de fonctionnement issus d’une lecture téléologique et évolutionniste de l’ « Histoire », permettant la mise au point de critères, notamment formels, de la nouveauté. Dans le champ global des avant-gardes de l’après-Seconde-Guerre, il est un restaurateur d’un certain type de valeurs et de certaines traditions qui ont forgé la culture de l’humanisme occidental. Mais tout en étant dans la prolongation des « traditions », il est connecté aux problématiques de son temps. Celle de la communication, nouvelle utopie du XXème siècle, créée dans les laboratoires américains pendant la Seconde-Guerre mondiale. Celle de la sécrétion d’une esthétique permutationnelle comme a pu l’imaginer Abraham Moles dans sa théorie de l’information. D’une esthétique du signe et davantage du signe linguistique auquel était fondamentalement attaché Roland Barthes. L’hypergraphie est elle-même connectée aux recherches contemporaines sur le langage, sur la sémiotique, en tant que nouvelle grande utopie de la communication intégrale.