Frontières de l’évènement, frontières de la littérature : l’appropriation de l’évènement dans la littérature des années soixante à nos jours (Marguerite Duras, Claude Simon, Emmanuel Carrère, Laurent Mauvignier)
Auteur / Autrice : | Carine Capone |
Direction : | Dominique Viart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et sciences humaines |
Date : | Soutenance le 03/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Boyer-Weinmann |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Viart, Martine Boyer-Weinmann, Florence de Chalonge, Dominique Rabaté, Nathalie Piégay | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence de Chalonge, Dominique Rabaté |
Mots clés
Résumé
Que la littérature française contemporaine s’approprie ce qui se passe dans le monde, cela n’étonne plus. La critique a maintes fois montré combien, depuis les années 80, et après une période formaliste des années 60-70, la fiction se tourne de manière plus assumée vers le monde. N’assiste-t-on pas, pour autant, à une dissolution de l’évènement ? À travers un corpus composé d’œuvres de Laurent Mauvignier, Emmanuel Carrère, Marguerite Duras et Claude Simon, réparties des années 60 aux années 2000, ce travail propose d’interroger les modalités de cette réappropriation de l’évènement. Procédant par touches, effleurant l’évènement, usant de métaphores, et croisant les diverses versions dont il est l’objet, les fictions contemporaines creusent le sillon des expérimentations d’auteurs comme Claude Simon et Marguerite Duras qui, dès les années 60, portent un regard critique sur la manière dont la fiction peut appréhender ce qui s’est passé. De l’évènement, il ne reste alors plus guère que ces bribes symboliques que consistuent les éventèmes. L’imaginaire de la faille prend également le pas sur les dégâts physiques engendrés par les évènements. Cette recherche conduit ainsi à souligner les liens sous-jacents qui unissent l’esthétique contemporaine aux dernières avant-gardes. Se dessine néanmoins, dans les fictions d’aujourd’hui, une tendance plus spécifique à utiliser l’évènement dans une visée relationnelle. La littérature contemporaine se fait ainsi l’écho des fêlures de l’histoire du XXe siècle avec, en perspective, la volonté de souligner ce qui rapproche ces expériences humaines.