Généalogie du spirituel républicain français dans la philosophie sociale, morale et politique du XIXème siècle.
Auteur / Autrice : | Julien Pasteur |
Direction : | Robert Damien |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 05/10/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Haber |
Examinateurs / Examinatrices : Robert Damien, Stéphane Haber, Frédéric Brahami, Thierry Ménissier, Bruno Karsenti, Jean-Yves Pranchère | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Brahami, Thierry Ménissier |
Résumé
L’idée d’un « spirituel républicain » est, en France, plus intuitivement sentie que rationnellement conçue. Si le syntagme dénote quelque densité conceptuelle, historiens et philosophes s’accordent d’ordinaire à la chercher dans les doctrines politiques et sociales de la IIIème République – celles du solidarisme, de la laïcité ou des lois sur l’éducation. Ce travail voudrait montrer que le spirituel républicain est irréductible à un supplément d’âme, comme à toute forme de caution morale destinée à pallier les derniers scrupules d’une politique désenchantée. En ce sens, sa généalogie demande à être singulièrement élargie à l’aval. Elle trouve son origine dans le sillage de la Révolution Française, où 1789 commande tout autant une interprétation politique qu’une reconfiguration anthropologique de la croyance. Le point commun des auteurs mobilisés ici (Joseph de Maistre, Auguste Comte, Jules Michelet, Alexis de Tocqueville, Émile Durkheim) est en effet d’assumer une position symétriquement opposée à la nôtre. Partant du principe que la question spirituelle est la seule qui n’ait pas été réglée, ils s’efforcent d’interroger le statut, problématique dans les démocraties modernes, d’un gouvernement des esprits. C’est donc en partant de ce qui, au sein de ce corpus, est réputé le plus anachronique – soit la rémanence du religieux au cœur d’un siècle censément scientifique – que la notion de spirituel républicain trouve à se constituer. Guettée par le risque d’un syncrétisme philanthropique inchoatif, comme par la confrontation à trois des idéologies majeures du XIXème siècle (traditionalisme, libéralisme, socialisme), cette tradition intellectuelle ne conserve son identité qu’en justifiant son qualificatif de républicain.