Sexe, genre et jugement social dans le domaine des activités physiques et sportives : d’une asymétrie sociale à une asymétrie motrice
Auteur / Autrice : | François Ruchaud |
Direction : | Paul Fontayne, Aïna Chalabaev |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Staps |
Date : | Soutenance le 20/03/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Paris ; 2002-2015) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Gernigon |
Examinateurs / Examinatrices : Paul Fontayne, Aïna Chalabaev, Christophe Gernigon, Julie Boiché, Fabio Lorenzi-Cioldi, Peggy Chekroun | |
Rapporteur / Rapporteuse : Julie Boiché, Fabio Lorenzi-Cioldi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
En dépit d’un discours social égalitariste, la pratique d’une activité professionnelle, de loisir, ou sportive contraire aux stéréotypes de genre entraîne toujours de la désapprobation de la part d’autrui (Schmalz, Kerstetter, & Anderson, 2008). L’objectif de ce travail doctoral est de mettre en évidence que nos jugements sur le genre et sur le sexe des personnes sont davantage influencés par la hiérarchie sociale qui existe entre les sexes, que par le contexte. Cette thèse avance, dans une première partie, qu’à une asymétrie sociale correspond une asymétrie cognitive quant aux jugements émis à propos du genre des personnes. Pour les hommes, seule la dimension « féminine » varie selon le type d’activité pratiquée, alors que pour les femmes, le changement est constaté sur les deux dimensions : masculine et féminine. Le même constat peut être fait lors de tâches liées à la catégorisation de sexe. En allant plus loin, à l’aide d’une mesure en temps réelle (Mouse-Tracking, Freeman & Ambady, 2010), nous mettons en évidence dans une deuxième partie une asymétrie motrice dans le processus de catégorisation qui serait le reflet de l’asymétrie cognitive constatée précédemment. Ce résultat renforce l’idée que l’homme peut être considéré comme le groupe dominant : les jugements le concernant ne dépendent pas du contexte, alors qu’à l’inverse, nous observons que les jugements sur les femmes (i.e., le groupe dominé) sont davantage influencés par le contexte. Pour finir, nous explorons l’hypothèse que l’influence de la hiérarchie sociale serait marquée au niveau fonctionnel. En conclusion, ce travail doctoral soutient l’idée que nos jugements sur les hommes et les femmes ne sont pas seulement influencés par le contexte, mais aussi par la position sociale des individus.