« Entreprises libérées », parole libérée ? Lectures critiques de la participation comme projet managérial émancipateur
Auteur / Autrice : | Hélène Picard |
Direction : | Françoise Dany |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 03/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dauphine Recherches en management (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Huault |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Dany, Isabelle Huault, Florence Palpacuer, Gilles Arnaud, Laurent Taskin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Palpacuer, Gilles Arnaud |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche porte sur la réappropriation managériale des thématiques d’émancipation dans les organisations contemporaines. La thèse s’intéresse particulièrement à deux cas d’entreprises dites « libérées », supposées illustrer les succès économiques et humanistes d’une mise en discussion du travail (la « libération » de la parole) et d’une suspension de l’autorité hiérarchique (la « libération » des structures). La thèse interroge les effets de ces dispositifs et de ces pratiques pour les membres de l’organisation, au plan individuel et collectif. La thèse mobilise une double grille théorique, associant la théorie habermassienne de l’agir communicationnel – afin d’évaluer les potentialités de « décolonisation » du monde vécu des employés ; à une perspective psychanalytique d’inspiration lacanienne – afin d’analyser les dynamiques psychiques liées à la suspension de l’autorité hiérarchique et à l’instauration d’espaces de discussion sensés « libérer » la parole. La thèse contribue aux débats existants sur la participation des salariés, dans les contextes contemporains où un tournant plus clairement « post-autoritaire » est affirmé. Nous mettons en avant des pré-requis au maintien d’une parole ouverte et respectueuse des sujets, en tant qu’acteurs rationnels, et en tant que sujets « divisés » et désirants. La thèse s’inscrit également dans le prolongement des études critiques du management : nous explorons les côtés sombres de cette rhétorique émancipatrice du management contemporain.