Rihm et Artaud : Tutuguri, Die Eroberung von Mexico et Séraphin - un théâtre musical de la cruauté.
Auteur / Autrice : | Arianne de Portzamparc |
Direction : | Ivanka Stoïanova |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie |
Date : | Soutenance le 24/10/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Esthétique, musicologie et créations musicales |
Jury : | Président / Présidente : Martin Laliberté |
Examinateurs / Examinatrices : Ivanka Stoïanova, Geneviève Mathon, Nicolas Darbon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marc Chouvel, Marc Battier |
Mots clés
Résumé
Le théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud (1896-1948) participe à une libération des langages artistiques au profit du sens déterminante dans l’histoire de l’art du XXème siècle. Dans ce théâtre, l’acteur représente le point de départ d’un langage originaire fondé sur le souffle et le geste qui favorise une communication affective avec le spectateur. Le théâtre musical de la cruauté de Wolfgang Rihm (1952) s’inspire de ce langage à travers les thématiques du rite, du mythe et du rêve, porteuses d’un théâtre inhérent à la vie. Ces thématiques sont propices au développement d’une vocalité qui rend perceptible la corporalité du chanteur grâce à une déconstruction de la matière langagière. Rihm exploite la matière phonique de la langue sous forme de glossolalies, cherche différents aspects du cri en tant qu’élément premier du langage, utilise le souffle comme une matière sonore. Cette vocalité rejoint son approche instrumentale qui travaille le son à partir du timbre, du rythme et de l’intensité sans chercher à l’enfermer dans une logique systémique. Intégrée au processus compositionnel, la disposition des musiciens et des chanteurs dans l’espace rejoint également la conception d’un espace scénique vivant dans le théâtre d’Artaud. Au fur et à mesure de son théâtre musical de la cruauté, Rihm laisse ses matériaux sonores inspirés par Artaud se réécrire dans une forme de palimpseste.