Thèse soutenue

Pulsions et destins du concept de pulsion de Freud au dernier enseignement de Lacan : l'émergence, la disparition et le retour discret de la pulsion freudienne comme sinthome

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Auteur / Autrice : Stein Fossgard Grontoft
Direction : Sophie Marret-Maleval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 27/11/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : La section clinique
Jury : Président / Présidente : François Ansermet
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Marret-Maleval, Clotilde Leguil, Philippe de Georges
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Borgnis Desbordes

Résumé

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La pulsion, concept fondamental de la psychanalyse, doit-elle être conceptualisée en termes dualistes ou monistes ? À partir de deux principes premiers essentiellement irréductibles et antagonistes, Freud cherchait toujours à conceptualiser la pulsion en termes dualistes : pulsion d’autoconservation vs pulsion sexuelle partielle, libido de moi vs libido d’objet, pulsion de vie vs pulsion de mort. Interprétation biologique de la pulsion de mort, compulsion de répétition comme tendance restitutive, et dualisme pulsionnel – je propose que ces choix théoriques de Freud soient en effet liés.Quant à Lacan, mon hypothèse est qu’il était propulsé par un « pousse-à-l’unarisme » ; à partir de la topologie et le modèle de ratage, son intuition fondamentale était que la pulsion doit être conceptualisée en termes monistes. Lacan parvient ainsi à injecter non seulement plaisir, mais jouissance, cette satisfaction paradoxale qui fait souffrir, dans la structure fondamentale – dans le but – de la pulsion. Ceci implique que la pulsion de mort ainsi que le masochisme sont des aspects de chaque pulsion.Pendant un certain temps, le concept de pulsion sera pourtant éclipsé par le concept de répétition, répétition de jouissance en tant que plus-de-jouir. Or la pulsion moniste fait finalement un retour discret lorsque la question du symptôme se met en avant dans le dernier enseignement de Lacan. Je propose qu’un monisme pulsionnel soit une condition de possibilité pour le sinthome, et qu’à partir d’une revalorisation du versant de la pulsion de vie du point de vue de l’Un discret, le sinthome comporte une homéostasie supérieure, c’est-à-dire une satisfaction qui inclut ce qui la dérange.