Thèse soutenue

Surfaces picturales : effondrement, poussée
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Auteur / Autrice : Isabelle Herbet
Direction : Éric Bonnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques
Date : Soutenance le 27/11/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Arts des images et art contemporain
Jury : Président / Présidente : Hélène Sorbé
Examinateurs / Examinatrices : Éric Bonnet, Gérard Durozoi, François Jeune
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marc Lachaud

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Effondrement et poussée sont les deux étais qui font le soutènement de la surface picturale dans l’art contemporain. De cette hypothèse, est né un parcours esthétique à la recherche de ce qui crée l’événement dans la surface : l’espacement de la surface mallarméenne, l’ouvert de Maldiney et le « vide actif » chez Cézanne ou Mondrian, le saut ou « jump » de Willem de Kooning, l’incise, la déchirure, ce par quoi le regard semble tomber dans la surface, semble s’abimer dans ses dessous et provoquer ce que Walter Benjamin nomme l’image dialectique, un état-limite où la sensation d’effondrement intérieur se double d’un plaisir esthétique fondé sur une pratique de chiffonnier : la récolte de détritus ou de déchets pour créer un montage de temps, une surface complexe. Cet état-limite de la peinture est développé par Didi-Huberman grâce au concept de pan dont la force antithétique réunit les pôles entre lesquels s’écartèle la peinture : ordre et chaos, autrefois et présent, lointain et proche, structure et texture, vide et plein… Le battement qui en résulte fait naître, fait pousser un regard autre, caractéristique de l’aura dont on se demande si elle n’est pas l’origine même de la peinture et non pas sa conséquence, ses effets. Ainsi, la question de l’aura génère-t-elle des questions plastiques telles que la trace, la marque, le trait, le blanc, le vide, le rien… mais aussi celles du pli, du dépli, du repli et de son équivalent le retrait. La métaphore anthropologique de la peau est le fil conducteur de cette thèse dont les occurrences se retrouvent également dans la figure de l’arbre, de l’écorce, feuilles et nervures. Le livre ou le cahier auxquels est dévolue une partie de la recherche prend sa source dans la matière même de l’arbre, le liber, pellicule entre l’écorce et le bois. Le geste même de l’inscription est interrogé et, avec lui, les lieux et les temps mêmes de sa déposition, surfaces picturales.