Thèse soutenue

Métamorphose, « transmorphose », « allogènese »
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Auteur / Autrice : Marion Roussel
Direction : Chris Younès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architectures
Date : Soutenance le 24/11/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire sur l'architecture, la ville, l'urbanisme et l'environnement - GERPHAU
Jury : Président / Présidente : Antoine Picon
Examinateurs / Examinatrices : Chris Younès, Manola Antonioli, Anolga Rodionoff
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Milon, Christian Girard

Résumé

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Depuis le début des années 1990, Marcos Novak développe une architecture numérique expérimentale qu’il appelle « transarchitecture ». Le fil directeur de cette dernière est l’idée d’un « devenir alien », c’est-à-dire un devenir autre radical de l’homme comme de l’architecture, de l’habitant comme de l’habitation, impulsé par les nouvelles technologies. L’objet de cette recherche est d’interroger la notion de « devenir alien » à partir et à travers deux figures de l’étrangeté humaine : l’Unheimliche, théorisé par Sigmund Freud, et l’Unheimlichkeit, développé par Martin Heidegger. Notre thèse est que le « devenir alien » est une nouvelle figure de l’étrangeté, propre à notre époque. Quand l’Unheimliche serait la figure d’une étrangeté psychologique et l’Unheimlichkeit celle d’une étrangeté ontologique, le « devenir alien » serait la figure d’une « étrangeté numérique ». Par cette expression, nous visons à qualifier l’effacement des dichotomies classiques (proche/lointain, naturel/artificiel, organique/synthétique, etc.) entraîné par nos technologies et l’effet d’étrangeté diffus qui semble en résulter, affectant l’ensemble de nos expériences, de nos représentations et de notre habitation du monde.Nous proposons, enfin, de considérer en quoi, par la « transarchitecture » et la notion de « devenir alien », s’ébauchent à la fois la possibilité d’un « faire-monde » nouveau, ouvrant la voie à un réenchantement, et le risque d’une « immondation ». C’est alors la question de l’éthique qui émerge, une éthique technologique, mais aussi écologique, économique et politique : en somme, une éthique de l’habitation du monde que l’architecture doit plus que jamais porter.Mots-clés : inquiétante étrangeté, « transarchitecture », condition humaine, corps, identité, devenir, habitation, désenchantement/réenchantement, éthique.