Thèse soutenue

Conflictualités et politique comme oubli du citoyen (Haïti)

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Auteur / Autrice : Adler Camilus
Direction : Georges Navet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 29/09/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
Jury : Président / Présidente : Étienne Tassin
Examinateurs / Examinatrices : Georges Navet, Seloua Luste Boulbina
Rapporteurs / Rapporteuses : Laënnec Hurbon

Résumé

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Notre thèse part de l’intelligibilité habituelle de la société haïtienne pensée dans un rapport de déterminité avec la colonie.Le sujet postcolonial est un sujet auto-enchaîné, autodestructeur et non émancipé par le fait que sa subjectivité serait produite par la colonialité. Par-delà ce schéma, nous émettons l’hypothèse que la Révolution haïtienne de 1804 peut être pensée comme une scène décoloniale dont la répétition peut être vérifiée dans l’Histoire et la radicalité susceptible de fonder une citoyenneté émancipatrice. Sa vérité se déploie dans une rencontre polémique avec la modernité. Elle devient le site d’un contre-imaginaire qui produit le détachement de l’imaginaire de la domination et une expérience de fondation et de commencement qui doit être étudiée en lien avec les conflictualités.L’oubli du citoyen vient de l’impossible croisement de la stásis et du dêmos contre l’ordre social de domination pour rendre effectifs de nouveaux droits face aux potentats au nom de l’égalité et de l’émancipation.La thèse est divisée en trois parties et neuf chapitres. La première partie traite du procès d’altérisation du sujet colonial en lien avec la subjectivité occidentale, les formes ambivalentes de ses revendications et de son auto-institution sans pouvoir s’auto-abolir. La deuxième aborde la question de l’interprétation de la Révolution et les formes de domination post-coloniale. La dernière partie retrouve la mémoire d’une exigence de fondation et de commencement au regard de l’idée de scène décoloniale porteuse d’une brèche-anarchique. Elle appréhende ensuite les rapports entre violence, pouvoir et conflictualités au regard d’une reconfiguration décoloniale du monde.