Thèse soutenue

L'Eglise catholique au Maroc français au temps du Protectorat (1907-1956) : les choix ecclésiastiques et les répercussions politiques

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Auteur / Autrice : Moussa Marghich
Direction : Danielle TartakowskyDaniel Lefeuvre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 12/03/2015
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Oissila Saaïdia
Examinateurs / Examinatrices : Danielle Tartakowsky, Daniel Lefeuvre, Claude Prudhomme
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Vermeren

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Cette étude cherche à situer l’Église catholique française au Maroc dans le contexte colonial. Elle vise principalement à décrire et analyser les mécanismes déterminant les rapports entre le pouvoir politique et ecclésiastique et apporter une réflexion sur leur évolution, et la nature des rapports entre l’Église et les différentes tendances politiques et organisations au Maroc qui se déclarent hostiles à l’Église. Elle s'attache aussi à la présentation des principales phases de l'évolution de la présence de l’Église au Maroc du point de vue politique et ecclésiale. La thématique des rapports entre les autorités ecclésiastiques et politiques durant la période du Protectorat n'est pas encore suffisamment traitée.Ce travail prend principalement appui sur les archives diplomatiques (centre de la Courneuve et de Nantes) et privées (couvents franciscains de Paris et de Toulouse), jusqu’à présent peu utilisées par les chercheurs et les historiens.L’occupation du Maroc crée une situation nouvelle pour l’Église catholique. Elle se trouve appelée à jouer un rôle important dans l'entreprise coloniale. Durant la présence française au Maroc, l'Église connaît une évolution remarquable dans sa pensée politique et développe une expérience ecclésiastique particulière. Cette évolution s'accomplit à travers trois étapes majeures. Les limites de chaque étape se distinguent par les préoccupations propres à chacun des trois prélats qui se succèdent à la tête du vicariat de Rabat.La Première étape (1908-1926 ) se focalise d'abord sur la problématique de l’autonomie religieuse de la zone française, et aussi le souci d'organisation de la vie religieuse des Français arrivés au Maroc. Lors de l'intervention française au Maroc, ce sont les franciscains espagnols qui s'occupent de la mission. Et depuis, dans un contexte politique peu favorable au clergé français (politique de laïcisation, rupture diplomatique entre la France et le Saint-Siège, déclenchement de la Première guerre mondiale), les négociations s’enchaînent entre les différentes parties concernées pour s'adapter à la nouvelle situation et permettre aux Français d'avoir un clergé représentant leur patrie. Les supérieurs religieux français qui dépendaient jusqu’alors du vicaire de Tanger (Mgr Cervera) cherchent à mettre en place des moyens humains et matériels de façon habile et prudente pour organiser le catholicisme sans irriter et les pouvoirs politiques et la population locale. Cette politique mène à une paix dans les relations entre les pouvoirs spirituels et politiques. Il est d'ailleurs important de préciser que le maréchal Lyautey est un grand artisan de cette cohabitation. Cette stratégie aboutit, malgré les réticences espagnoles et du Saint-Siège, en 1923 à la division du Maroc au niveau religieux et offre enfin à la France son premier vicaire apostolique français au Maroc : Mgr Dreyer.Plusieurs thématiques majeures d'ordres religieux et politique sont évoquées, notamment les négociations franco-espagnoles au sujet de la division du Maroc du point de vue religieux, les rapports entre Lyautey et le clergé français, les débats autour d’un projet demandant l'autorisation de la congrégation des franciscains, les discussions entre la France et le Saint-Siège sur les modalités de la nomination des vicaires, etc.