Thèse soutenue

Les dessinateurs de fabrique en France (XVIIIe-XIXe siècles)

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Auteur / Autrice : Audrey Millet
Direction : Philippe MinardOlivier Christin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance le 30/06/2015
Etablissement(s) : Paris 8 en cotutelle avec Université de Neuchâtel (Neuchâtel, Suisse). Institut d'histoire
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institutions et dynamiques historiques de l'économie
Jury : Président / Présidente : Laurent Tissot
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Minard, Olivier Christin, Olivier Raveux
Rapporteur / Rapporteuse : Giorgio Riello, Liliane Hilaire-Pérez

Résumé

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La première industrialisation, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, s’est appuyée sur « la révolution des consommateurs » : une consommation et une circulation accrue de tous les objets du quotidien que sont tissus, dentelles, tapisseries, faïences, papiers peints, vaisselle… Le désir d’acheter et de posséder des biens autres que ceux qui permettent la simple survie conduit ainsi à une affirmation des phénomènes de mode, impliquant pour les producteurs la nécessité de prendre en compte le goût changeant des consommateurs et la diversification de leurs consommations. La course à la novation pour séduire la clientèle devient un enjeu majeur pour les manufacturiers. Le dessinateur occupe une place essentielle dans cette compétition, puisque la première phase du processus de production, avant celle de la fabrication et de la commercialisation, est celle de la création, du design du produit.Ce travail interroge le statut de cette main-d’œuvre qualifiée, détentrice d’un savoir-faire peu formalisé durant le XVIIIe siècle, mais qui tend à une lente institutionnalisation, dont nous examinons les rythmes jusqu’à l’émergence et la codification de la profession. L’œuvre et l’auteur étant des entités indissociables, il s’agit de questionner le statut du dessinateur-auteur au sein du processus de production collectif et industriel, et non singulier et artistique. Rarement étudiée, la place des femmes dans le monde manufacturier doit aussi être analysée. De plus, il convient de faire le deuil des taxinomies sociales ordinaires et en particulier des oppositions binaires figées : art/industrie, artiste/artisan, art libéral/art mécanique, mais aussi dessin de figure/dessin linéaire.