Thèse soutenue

Diversité de réponses dopaminergiques aux drogues : nouveau principe d'organisation simultané d'excitation et d'inhibition

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sébastien Valverde
Direction : Philippe Faure
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 22/09/2015
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Manuel Mameli, Jochen Roeper, Bruno Giros, Marcello Solinas, François Georges

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les neurones dopaminergiques (DA) de l'aire tegmentale ventrale (VTA) sont au cœur du système de la récompense. Ils sont impliqués dans la transmission de messages liés au contrôle motivationnel et à l'apprentissage par renforcement, permettant de mettre en place des comportements adaptés à l'environnement, mais ont aussi un rôle important dans la mise en place des addictions. Les neurones DA de la VTA projettent majoritairement vers le Noyau Accumbens (NAc) et vers le Cortex Préfrontal (PFC). Ces neurones sont la cible des drogues d'abus qui ont toutes en commun une capacité à augmenter les niveaux de dopamine dans les structures cibles. En effet, les drogues agissent au niveau des neurones DA, ce qui provoque un détournement du système de récompense et mène à l'addiction. La nicotine module le système DAergique à travers ses actions sur les récepteurs nicotiniques à l'acétylcholine (nAChRs), qui sont fortement exprimés dans la VTA. Ainsi la nicotine provoque l'augmentation de la concentration de DA dans les zones de projection, ce qui sous-tendrait le développement de comportements maladaptés liés à une prise de drogue excessive. Néanmoins cette augmentation apparente du relargage de DA dissimule la complexité de la réponse du système DAergique à la nicotine. En effet, les neurones DA forment une population hétérogène qui ne répond pas uniformément ni aux évènements ni aux drogues. Ainsi mon travail s'est focalisé sur la caractérisation de la réponse hétérogène des neurones DA de la VTA à la nicotine. Contrairement à ce qui est communément accepté dans la littérature, la nicotine n'induit pas une augmentation généralisée de l'activité des neurones DA. Ainsi, j'ai pu analyser une sous-population DAergique qui est inhibée par la nicotine. Ces réponses à la nicotine simultanées et opposées sont anatomiquement dépendante, la population inhibée étant localisée de manière plus médiale dans la VTA que la population activée. Nous montrons que cette inhibition requiert l'activation de récepteurs DA inhibiteurs, et pourrait donc être médiée par un relargage de DA intra-VTA. Malgré le fait que nous observons aussi une ségrégation anatomique des réponses DAergiques à des évènements aversifs, ces réponses ne sont pas corrélées à celles induites par la nicotine et sont organisées de manière dorso-ventrale plutôt que médio-latérale, ce qui suggère que le message DAergique transmis en réponse à la nicotine n'est pas le même que celui transmis par l'aversion. De plus, nous avons trouvé que les réponses excitatrices et inhibitrices sont aussi induites pas d'autres drogues d'abus comme l'alcool et les benzodiazépines. Cela suggère que ces réponses peuvent être étendues à d'autres stimuli, mais aussi qu'il existe un principe d'organisation de la VTA qui est anatomiquement défini, par lequel la VTA latérale interagit avec la VTA médiale à travers un effet de réseau local.