L’émergence de l’individu dans la peinture murale bouddhique narrative de Haute-Birmanie (1700-1786)
Auteur / Autrice : | Cristophe Munier-Gaillard |
Direction : | Édith Parlier-Renault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 16/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l’art et archéologie (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches sur l’Extrême Orient de Paris-Sorbonne (Paris ; 1990-....) |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Lefèvre |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Charleux, Catherine Raymond |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie l’apparition, dans la mise en scène picturale des récits bouddhiques du début du 18e siècle, d’hommes et de femmes du peuple, discutant, se querellant, s’aimant, ou simplement dépeints dans leur quotidien, sans rapport avec ces récits dont ils occupent pourtant le premier plan. En parallèle à des personnages hauts en couleurs (fumeurs de narguilé, amateurs d’alcool et de femmes) d’origine indienne, portugaise et métisse, dont les noms propres figurent dans le cartouche des légendes des scènes, et qui caractérisent la production picturale de la région de la Chindwin, des quidams dépeints dans leur quotidien (cavaliers, vachers, chasseurs d’oiseau de mauvais augure, enfants accourus voir le Bodhisatta, hommes montant à un palmier) illustrent, eux, la place de plus en plus grande prise par le cadre de la transposition des récits, c’est-à-dire par la société des peintres. Les premiers donnent lieu à une série de portraits, souvent caricaturaux, et de scènes de genre d’un humour paillard qui témoignent d’un sens de l’observation de la nature humaine, d’autant plus aigu qu’il s’agit d’étrangers. Le propos de ces peintures n’est plus seulement d’édifier le spectateur mais de le surprendre et de le divertir. Les seconds illustrent le goût des peintres pour un quotidien perçu comme exotique du simple fait de sa représentation. Finalement, ce n’est pas à une sécularisation du propos des récits bouddhiques que nous assistons, mais au contraire à leur appropriation, à leur birmanisation, comme le prouveront dès la fin du 18e siècle, les séries de monuments bouddhiques régionaux.