Thèse soutenue

Généalogie de la prospective : L’anthropologie prospective de Gaston Berger : une philosophie pour le XXIe siècle ?

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Auteur / Autrice : Jean-François Simonin
Direction : Jean-Michel Besnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 30/11/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Rationalités contemporaines (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Henri Tavoillot
Examinateurs / Examinatrices : Francis Chateauraynaud, Yvon Pesqueux, Bernard Ginisty

Résumé

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Le concept d’anthropologie prospective élaboré dans les années 1950 par Gaston Berger, fondateur de la prospective en France, n’a pas eu la postérité qu’il mérite. Il a été contourné par les prospectivistes, qui ont conduit la prospective dans les parages du marketing, et oublié par les philosophes, qui font trop rarement de l’avenir un véritable sujet de réflexion. Or au début du XXIe siècle, après la prise de conscience de l’entrée de l’humanité dans l’ère de l’anthropocène, ce concept représente peut-être le meilleur fil conducteur pour l’élaboration de la toute nouvelle responsabilité prospective qui pourrait faire contrepoids aux stratégies suicidaires des principaux acteurs de la civilisation occidentale – stratégies exclusivement guidées par les objectifs de puissance technologique ou militaire, de croissance économique ou de recherche de profit à court terme – stratégies qui sacrifient ostensiblement l’avenir de l’humanité au bénéfice du présent ou du court terme. La présente thèse cherche à dessiner l’infrastructure conceptuelle de cette responsabilité prospective qui reste à imaginer et à structurer. La Table des Situations Stratégiques esquissée ici représente un premier pas dans cette direction. Elle ambitionne d’aboutir à une grille d’analyse et d’évaluation des stratégies déployées par les principaux acteurs de la civilisation occidentale sur la surface du globe. Elle vise à consolider l’idée d’un « permis d’engager l’avenir de l’humanité », c’est-à-dire l’idée d’un contrôle démocratique de la pertinence des stratégies des entreprises transnationales ou des gouvernements, sur tous les sujets qui concernent l’avenir à long terme de l’humanité.