L’existentialisme orphique : la poétique de l’existence dans l’oeuvre poétique de Pascoli, Ungaretti, Montale et Pasolini : microcritique et macrocritique des modalités signifiantes
Auteur / Autrice : | Giorgio Ciliberto |
Direction : | François Livi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes italiennes |
Date : | Soutenance le 30/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Équipe Littérature et culture italiennes (Paris ; 1990-....) |
Jury : | Président / Présidente : Maria Carla Papini |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Ott, Alfredo Perifano, Walter Zidarič, Edwige Comoy Fusaro |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Philosophiquement le XXème siècle est de bien des façons un siècle existentialiste où l’existence est pensée comme transcendance du monde dans l’attente. Selon l’existentialisme l’homme est à la fois dans le monde et outre le monde car si la situation nous transcende dans sa factualité nous la transcendons par notre volonté. Pourtant pour l’existentialisme de l’échec rien – si ce n’est la mort – ne peut vraiment libérer l’homme de la situation de fait du monde historique: sa seule transcendance peut alors être seulement dans le sentiment d’une impossibilité de la transcendance et donc dans conscience de l’échec. On retrouve poétiquement cette situation d’échec dans le mythe d’Orphée où elle interroge métalogiquement le pouvoir de l’acte poétique. Au-delà de l’orphisme religieux le mythe d’Orphée nous propose alors la vision d’un chant qui est à la fois désenchantement nostalgique et enchantement épistémique et donc respectivement lamentation pour ce qui n’est plus et admiration pour ce qui est. Orphique est donc la mélancolie nostalgique qui en vain veut transcender le présent dans le passé mais qui toutefois en tant que phonie magique transcende le présent dans le futur. On peut alors pour le XXème siècle poétique parler d’existentialisme orphique et recenser certaines de ses manifestations les plus éminentes. Dans la poésie italienne le poème L’ultimo viaggio (1904) de Pascoli présente un syntagme – non esser più – qui porte à lui seul une problématique existentialiste – aussi bien dans son mode nostalgique négatif que dans son mode épistémique affirmatif – que l’on retrouve de manière tout aussi forte chez Ungaretti et Montale et Pasolini où l’aspiration à l’être vit indiscutablement dans la désolation du ne plus être. Ces quatre poètes sont alors affrontés selon une même méthode herméneutique qui actualise la microcritique d’un syntagme fortement circonstanciel – non esser più pour Pascoli, equivoco della luna pour Ungaretti, eternità d’istante pour Montale et grin di cristàl pour Pasolini – par la macrocritique du corpus poétique de chaque poète afin d’interroger – tout au long du XXème siècle – diverses modalités d’un même existentialisme orphique.