Auteur / Autrice : | Thibaut Casagrande |
Direction : | Anne Tomiche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 10/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Regard |
Examinateurs / Examinatrices : Guy Ducrey, Florence Godeau, Karen Haddad-Wotling |
Mots clés
Résumé
Dans la lignée des « romans de l’actrice » de la fin du XIXe siècle, plusieurs romanciers français et américains prolongent la fortune littéraire de cette figure au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un siècle marqué par l’essor du cinéma et plus largement de la culture populaire. Il s’agit d’analyser comment la littérature perçoit et raconte ces changements à travers la figure de l’actrice, que celle-ci soit inventée ou inspirée de personnes réelles. Les romans de l’actrice du second XXe siècle se caractérisent par une forte homogénéité des enjeux narratifs et empruntent à d’autres genres, tels que le roman de l’artiste et le conte de fées. La sémiologie du personnage central est marquée par un métier qui sème le trouble dans son identité, entre le moi, les rôles et la persona et par l’importance d’un corps portant les marques hyperboliques du genre et de la beauté. Les actrices romanesques illustrent la domination masculine et bien rares sont celles qui trouvent une capacité d’agir et se font « actrices » de leur devenir. L’écriture romanesque opère ainsi une « défiguration » de la figure qui expose la déchéance derrière les images splendides, ou exacerbe ces images pour faire de la merveille un monstre. L’enjeu de ces textes est également intermédial : il s’agit, pour le roman, de se mesurer au cinéma qui l’a remplacé dans son statut de récit populaire, en imitant ses procédés mais aussi en racontant ses modes de réception dans une vision parfois iconoclaste. S’opère ainsi une réflexion sur la littérature et la culture à travers la figure de l’actrice, artiste sans œuvre propre, parfois double de l’auteur dans des jeux entre référence et fiction.