Auteur / Autrice : | Éléonore Sibourg |
Direction : | André Guyaux, Larry Duffy, Peter Read |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 01/07/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec University of Kent (Canterbury, Royaume-Uni) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Ben Hutchinson |
Examinateurs / Examinatrices : Per Buvik, Juliet Simpson, Pierre Glaudes |
Mots clés
Résumé
Cette étude examine les interactions de la science et du surnaturel dans le cycle de Durtal, de Huysmans. Le protagoniste, parti du naturalisme, se convertit au catholicisme. Cette étrange conversion reflète les renversements à l’œuvre dans la société contemporaine. À la fin du XIXe siècle, la science, figurant le salut et l’espoir de l’humanité, s’est substituée à la religion. Le cycle de Durtal expose les désordres générés par cette inversion. Il s’agit alors de déconstruire les savoirs et les croyances en vigueur afin de forger un ordre qui correspondra enfin au protagoniste : telle est la matrice de ces romans. La pathologie devient l’interface privilégiée de ces interactions, dont les déclinaisons constituent l’objet de nos trois parties. Dégénérescence sociale, création d'imaginaires médicaux portés par la contamination, le texte travaille les frontières entre science et religion, proposant ainsi une nouvelle cosmogonie érigée autour du concept de substitution mystique, propre à la religion catholique. Nous analysons ensuite les principes à l’origine des conflits évoqués: les conversions de l’âme et du corps amènent à fonder à nouveau les relations entre le matériel et le spirituel, le visible et l'invisible. L'écriture apparaît ainsi comme le produit d'une quête alchimique, où les contraires peuvent enfin être réunis. Nous traitons enfin du devenir du roman, déformé par tant d’influences contraires. Le caractère pharmaceutique de l'écriture (Jacques Derrida) met fin à cette crise, et redonne à l'auteur son autorité, faisant du roman de Durtal une œuvre naturaliste et mystique.