Thèse soutenue

Wittgenstein et l'héritage de Schopenhauer : de la contemplation du monde à l'expression de la vie
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Auteur / Autrice : Ariane Monteil
Direction : Daniel Andler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 29/06/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, normes, décision (Paris ; 2013-2018)
Jury : Président / Présidente : Christian Bonnet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Cometti
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Bouriau, Allan S. Janik

Résumé

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La rencontre entre Wittgenstein et Schopenhauer était inéluctable dans la Vienne « fin-de- siècle », fascinée par le philosophe allemand et lasse des exigences d’une rationalité néo-kantienne non exempte de contradictions. Mais le héraut de la volonté aveugle et sans but laisse un héritage difficile à assumer, dans lequel la quête du sens de l’existence et les problèmes d’identité interfèrent avec les conditions très strictes imposées à l’exercice de la pensée et aux formes de la représentation, dominées dans la culture moderne par la recherche incessante des causes et l’idéal de la science. L’exigence éthique et esthétique de Wittgenstein l’incite en réponse à mettre à nu les origines et le développement de toute activité intellectuelle et philosophique. Il suit ainsi d’abord la piste proposée par Schopenhauer à l’intellect en quête d’objectivité et de repos, celui de l’artiste ou du génie osant s’avancer aux limites de la représentation, dans la pure contemplation des idées. Mais ce chemin passe aussi tout près des frontières de la maladie mentale, et l’apaisement de la contemplation intellectuelle passive et détachée de la volonté peut basculer à tout instant dans le chaos d’une forme morbide de désengagement du monde, d’un solipsisme non seulement théorique mais vécu. Wittgenstein peu à peu identifie le solipsisme comme l’archétype de la maladie philosophique, conduisant les jeux de langages à se détacher des formes de vies et des comportements instinctifs qui les ont engendrés. Sa propre vocation philosophique se manifeste au cours de ce processus thérapeutique, comme l’expression d’une lutte vigilante contre les tentations réflexives de l’entendement et un retour humble à l’action dans la vie ordinaire.