Thèse soutenue

La question autrichienne en France dans les années trente (1930-1938)

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Auteur / Autrice : Hélène de Lauzun
Direction : Jean-Paul Bled
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 17/01/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Forcade
Examinateurs / Examinatrices : Eva Philippoff-Mieses, Jean-Noël Grandhomme, Thomas Angerer, Ursula Plassnik

Résumé

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A la fin de la Première Guerre mondiale, la France contribue largement à transformer l’ancienne Autriche-Hongrie, et doit assumer une responsabilité quant à la survie et au devenir de la nouvelle Autriche, à travers différents engagements internationaux, même si aucun traité ne lie formellement les deux Etats. On définit généralement la position française vis-à-vis de l'Autriche par cette alternative : ni Habsbourg, ni Anschluss. A partir de 1930, l'héritier du trône, Otto de Habsbourg, accède à la majorité : se pose alors concrètement la question d'une éventuelle restauration. Les années 1930 voient par ailleurs le développement d'une multitude de projets de réorganisation de l'Europe centrale, alternative à ce retour des Habsbourg. L'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne doit pousser la France à des prises de position claires : son dessein est la réunion de l'Autriche au Reich, et le gouvernement français doit déterminer quelle attitude adopter envers le gouvernement autrichien qui choisit la voie de l'autoritarisme contre la poussée nazie. Si une part de l'opinion française a des sympathies pour la cause de l'indépendance autrichienne, le gouvernement n'impose jamais de choix clairs en ce sens, en raison notamment de facteurs idéologiques. Il est aussi prisonnier d'une conception trop économique de l'organisation de l'Europe centrale, qui lui fait sous-estimer les problèmes identitaires existant entre l'Autriche et l'Allemagne. L'absence d'une réflexion sur les spécificités de la nation autrichienne en construction conduit à faire le jeu de l'Allemagne, à travers l'idée d'un « germanisme » commun aux deux Etats. L'Anschluss, sans réaction française, vient couronner plus d'une décennie de contradictions et prépare la défaite symbolique de Munich.