Thèse soutenue

"La civilisation du travail" : réflexions sur les rapports entre travail et culture

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thomas Le Bon
Direction : Marc Crépon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 07/01/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Danielle Cohen-Levinas
Examinateurs / Examinatrices : Franck Fischbach, Isabelle Kalinowski, Jean-Claude Monod, Frédéric Worms

Résumé

FR  |  
EN

Cette étude se concentre sur l'analyse de l'expression « civilisation du travail » pour proposer un examen critique et normatif de la « valeur-travail ». Repartant des deux sens, scientifique et pragmatique de l'expression « civilisation du travail », le propos se divise en deux temps : il se focalise d'abord sur l'aspect scientifique, descriptif de l'expression avant d'envisager la possibilité de son emploi normatif. Dans le volet descriptif, il s'agit, d'une part, de mesurer la pertinence d'un emploi ethnographique de l'expression pour caractériser nos sociétés occidentales et, d'autre part, de présenter un portrait intellectuel et moral du travailleur moderne. Les traits de caractère spécifiques de cette figure sont ensuite l'objet d'une analyse critique qui ouvre sur le volet normatif de ce travail. Repartant des liens que la figure du travailleur tayloro-fordien entretient avec le constat d'une crise de la civilisation dans le discours philosophico-sociologique de l'entre-deux-guerres et des Trente Glorieuses, l'étude renoue avec le dilemme marxien de la libération ou de la désaliénation du travail en l'indexant à ses enjeux culturels : faut-il privilégier une réduction du temps de travail ou une transformation radicale de ses conditions d'exercice pour espérer sortir de l'impasse nihiliste ? En recomposant le débat opposant les défenseurs d'une « civilisation des loisirs » à ceux d'une « civilisation du travail », la réflexion retrouve les lignes de fracture structurant les débats sur la valeur du travail. Elle s'achève sur la défense d'un emploi normatif de l'expression « civilisation du travail ».