Sortir des favelas de Rio de Janeiro d'une situation d'exception : sécurisation et territorialisation de l'action publique : l'exemple de Rocinha et de Vigidal
Auteur / Autrice : | Justine Ninnin |
Direction : | Martine Berger, Alba Maria Zaluar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/10/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 en cotutelle avec Universidade do Estado do Rio de Janeiro |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....) |
Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Petsimeris |
Examinateurs / Examinatrices : Martine Berger, Alba Maria Zaluar | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Bret, Christovam Barcellos |
Mots clés
Résumé
En tant que ville-hôte de la Coupe du Monde de Football en 2014 et des Jeux Olympiques en 2016, la municipalité de Rio de Janeiro tente de répondre aux attentes internationales concernant les enjeux de planification urbaine et de sécurité. Au cœur des actions publiques se trouvent des espaces longtemps considérés comme un « problème urbain » : les favelas. Malgré plusieurs tentatives d’éradication durant la dictature militaire, principalement dans les zones aisées de la ville, elles se sont multipliées et font aujourd’hui l’objet de politiques de sécurisation et d’urbanisation. Pour plus d’efficacité, les politiques publiques se territorialisent, favorisent les partenariats public-privé et la participation de la société civile. Il s’agit de faire sortir les favelas d’une situation d’exception en y introduisant les normes et les aménités urbaines similaires aux quartiers formels (infrastructures, équipements, services, etc.). Avec des taux de criminalité très élevés, la sécurité est un défi posé à la ville. Aussi, depuis 2008, une nouvelle politique de sécurité a été mise en place : la pacification, visant à reprendre le contrôle des territoires dominés par des groupes criminels et à améliorer les rapports entre la population et les policiers en mettant en place une occupation permanente par des Unités de Police de Pacification (UPP). Si les conditions de vie dans les favelas s’améliorent, ces nouvelles actions publiques affichent toutefois des résultats contrastés : la recrudescence de confrontations entre policiers et trafiquants dans certaines favelas pacifiées a contribué à renforcer le sentiment d’insécurité des habitants. De plus, le processus de valorisation, voire de gentrification, observé dans certaines favelas pacifiées offrirait à la fois de nouvelles opportunités aux habitants, mais, face à l’augmentation des prix, certains sont contraints à déménager. Plus généralement, l’accélération des transformations urbaines dans le contexte des méga-événements peut bouleverser l’organisation socio-spatiale de la ville (déplacements de population, travaux d’infrastructure de transport, construction d’équipements sportifs, etc.). En s’intéressant plus spécifiquement à deux favelas récemment pacifiées, Rocinha et Vidigal, situées à proximité des quartiers les plus aisés et touristiques de Rio de Janeiro, nous cherchons à mettre en lumière les transformations socio-spatiales et les effets des actions publiques territorialisées.