Les mécanismes d'une ségrégation universitaire francilienne : carte universitaire et sens du placement étudiant
Auteur / Autrice : | Leïla Frouillou |
Direction : | Sylvie Fol |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 20/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Géographie-cités (Paris ; 1998-....) |
Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Beaud |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Fol, François Louveaux, Jean-Christophe François | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Van Zanten, Myriam Baron |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’attache à expliquer les différenciations de publics étudiants entre les universités publiques de la région Île-de-France. Issues de la division de l’Université de Paris après 1968, ou pour les quatre plus récentes du plan U2000 (1991), ces seize établissements constituent un paysage universitaire complexe et hiérarchisé. À partir d’un cadre théorique bourdieusien considérant la dimension spatiale des rapports sociaux, la problématique de recherche interroge les mécanismes matériels, institutionnels et représentationnels d’une ségrégation universitaire, définie par analogie avec les travaux sur les niveaux primaire et secondaire du système scolaire français. L’analyse de données caractérisant les étudiants des seize universités (MESR-SISE) est croisée avec une enquête par entretiens auprès d’acteurs universitaires et d’environ quatre-vingt étudiants, dont la moitié a été suivie sur trois ans (entretiens répétés), inscrits en Droit, Administration Économique et Sociale et Géographie, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris 8 Vincennes - Saint-Denis. Dans une métropole parisienne ségréguée, la carte universitaire contribue à différencier les recrutements étudiants, à travers la localisation des offres de formation, les stratégies d’établissement qui y sont associées mais également les discontinuités créées par les systèmes d’affectation à l’entrée en L1 non sélective (système RAVEL puis Admission Post-Bac à partir de 2009). L’intériorisation socialement située des contraintes institutionnelles et matérielles (accessibilité en transport) définit des espaces des possibles universitaires distincts selon les étudiants. Leur sens du placement dépend de leur capital scolaire antérieur comme de leur trajectoire sociale. Les mobilités étudiantes entre universités constituent une clé de lecture de ces ajustements, qui (re)produisent les différenciations de publics entre établissements.