Étienne Decroux (1898-1991) : ''portrait du mime en sculpteur'' : figures du corps au croisement des arts du spectacle et des arts plastiques
Auteur / Autrice : | Petra Kolářová |
Direction : | Françoise Levaillant, Lubomír Konečný, Pierre Wat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 26/09/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 en cotutelle avec Univerzita Karlova (Prague). Filozofická fakulta |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Coëllier |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Levaillant, Lubomír Konečný, Pierre Wat, Petr Wittlich | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marco De Marinis |
Mots clés
Résumé
Notre thèse porte sur Étienne Decroux, le créateur du mime corporel. Nous montrons que Decroux s’inspire à la fois du théâtre et de la sculpture pour concevoir son art du mime, qu’il définit comme la statuaire mobile. D’une part, il reprend le concept du masque de Jacques Copeau et celui de la sur-marionnette d’Edward Gordon Craig pour les transposer directement au corps. D’autre part, ses œuvres incarnent les formules de pathos observées dans les statues. La sculpture d’Auguste Rodin est une source d’inspiration centrale dans sa manière de représenter le corps sur scène. De plus, Decroux conçoit le corps comme une suite de prises de vues défilant devant le spectateur. Collaborant avec Étienne-Bertrand Weill qui photographie ses spectacles, il constitue une iconographie du mime pour mieux donner à voir le mouvement du corps en image. Enfin, Decroux considère le corps comme de la matière à sculpter. En s’identifiant aux sculpteurs mythiques, il met en avant l’aspect créateur de son art. Comme Pygmalion, il anime les corps de ses élèves. Comme Prométhée il transforme la société par son art aux aspects politiques. La statuaire mobile représente un concept-clé du mime corporel d’Étienne Decroux qui s’étend de la conception du mouvement sur scène à la prise de position éthique de l’homme dans le monde.