Thèse soutenue

Du flux de vécus au monde objectif : le concept de constitution chez Edmund Husserl et Rudolf Carnap

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Fournier
Direction : Jocelyn Benoist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 14/11/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Laboratoire : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Bonnet
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyn Benoist, Dominique Pradelle
Rapporteurs / Rapporteuses : Dermot Moran, Jean-Baptiste Rauzy

Résumé

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Ce travail propose une réévaluation du schisme phénoménologico-analytique à la lumière des textes de Husserl et de Carnap qui en constituent l’un des fondements et qui cependant émergent d’un contexte philosophique et scientifique similaire. L’idée carnapienne de constitution comme « reconstruction rationnelle » et arbitraire du monde peut en effet paraître s’opposer terme à terme au «se-constituer» des choses que déploie la phénoménologie husserlienne, mais l’emploi par Carnap du vocabulaire de la constitution nous impose d’interroger le lien que l’entreprise de l’Aufbau entretient avec la constitution idéaliste transcendantale. La thèse de ce travail revient à affirmer que l’opposition Husserl/Carnap ne peut être interprétée dans les termes d’une opposition entre phénoménologie et analyse logique, ni non plus sur la base des concepts d’idéalisme transcendantal, de logicisme ou de phénoménalisme. Comprendre l’opposition entre les deux auteurs (et donc plus lointainement entre les deux mouvements dont ils endossent, au moins partiellement, la paternité) implique de se pencher sur les textes de jeunesse où l’un et l’autre élaborent leur concept respectif de constitution, en s’intéressant notamment au modèle logico-mathématique du formel dont ils héritent, et dont leur système de constitution présente le déploiement. Cette confrontation nous amène à définir la constitution comme l’élaboration d’un modèle continu de la discontinuité atteinte par la description phénoménologique pré-constitutive du monde – ce qui nous conduira à interroger la pertinence du modèle topologique pour la constitution.