Thèse soutenue

Étude des passions et conscience de soi chez Spinoza et Pascal

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Auteur / Autrice : Ilaria Gaspari
Direction : Chantal JaquetAlfredo Ferrarin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie, épistémologie
Date : Soutenance le 18/05/2015
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Lorenzo Vinciguerra
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Alfredo Ferrarin, Alessandra Fussi

Résumé

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L'étude des passions au XVIIe siècle , oscillant entre philosophie morale et théories psychologiques, dévoile une tension flagrante qui caractérise la naissance de l'idée moderne du "moi". En équilibre instable entre exigences de connaissance et exigences de contrôle, l'étude des passions est l'expression d'une tension intime entre philosophie pratique et théorétique, qui se déploie dans les antinomies entre éthique et psychologie, prescription et description, manuels de préceptes et "art de connaître les hommes". Cette recherche concerne principalement deux attitudes différentes, dont l'opposition mutuelle va rendre possible le discernement de l'action de cette tension entre philosophie morale et théorétique qui constitue un caractère fondamental de l'étude des passions. D'une part, on considère le thème de la construction, dans l’Éthique de Spinoza, d'une 'théorie' des affects, analysée par rapport au rôle de la raison et à sa disposition taxinomiste. Cette disposition de la raison spinozienne jaillit d'une évidence complexe de contrôle au sein de laquelle la gnoséologie et l'éthique finissent par se résoudre organiquement l'une dans l'autre, dans le contexte d'une action cognitive qui ne peut pas faire abstraction de sa nature 'éthique'. De l'autre, on analyse les Pensées de Pascal, avec leur refus ambigu de l'autoportrait comme moment de la construction d'une image du "moi", accompagné par la naissance d'une notion - paradoxale et 'négative' - de conscience de soi. Dans ce cadre, donc, on s'interroge sur les résultats de la tension entre philosophie théorétique et pratique, entre étude et "histoire" du moi.