Les organisations partisanes à la lumière de la professionnalisation de la communication politique : une présidentialisation inachevée : analyse comparative du Parti socialiste français et du Mouvement socialiste grec
Auteur / Autrice : | Lamprini Rori |
Direction : | Jacques Gerstlé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 30/01/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Dolez |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Gerstlé, Bernard Dolez, Jean-Baptiste Legavre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Haegel, Gerasimos Moschonas |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse aborde le changement organisationnel des partis qu'entraînent les dynamiques crées par le développement de la communication politique. Elle éclaircit comment la modernisation des techniques de cette communication influence le fonctionnement interne des partis, en altérant l'espace public politique dans lequel ceux-ci s’intègrent. En choisissant deux partis renfermant de très grandes différences intra-partisanes et institutionnelles, le PS et le PASOK, elle cherche à développer une réflexion sur les organisations partisanes, en essayant de comprendre les causes de leur transformation, les forces qui interagissent, ainsi que les reflets de cette transformation sur leur fonctionnement politique. À travers une classification des différents types de présidentialisation étudiées post-moderne, pour démarquer la logique de l'opinion qui imprègne la présidentialisation contemporaine de celles apparues dans le passé. Des facteurs institutionnels et structurels dans les deux pays, ont révélé la coexistence d'une série de paramètres qui favorisent la présidentialisation en France et en Grèce.Ayant, ensuite, analysé la transformation de l'espace politique, j'ai mis en lumière la complexité des relations dans le champ politico-médiatique, voire les antagonismes et l'interdépendance parmi et entre les différents entrepreneurs médiatiques, communicationnels et politiques. La nature et le degré de professionnalisation de la communication politique au sein de la famille socialiste, que j'ai pu déceler grâce à mon enquête en ligne auprès des responsables de communication au niveau macro et micro politique sont innombrables, parmi lesquels le changement du lien représentatif, la personnalisation de la politique et le renchérissement du coût de la vie politique me semblent être les plus importants en ce qui concerne la présidentialisation post-moderne des partis. La montée de la logique d'opinion, la prolifération des partis par rapport à une série d'experts et d'agents extra-partisans dans un sens plus large, ainsi que la nécessité de s'adapter sans cesse en termes de ressources communicationnelles pour répondre aux besoins de cette compétition politique médiatisée, obligent les partis à des changements sur les plans organisationnel et stratégique. Le PASOK et le PS confirment la tendance à la présidentialisation quoique seulement partiellement. Bien que les facteurs exogènes tendent vers une ouverture des processus et des fonctions des partis socialistes, telle que la généralisation d'une relation directe entre les leaders et les citoyens, cette logique présidentielle se heurte à d'autres logiques – locales et parlementaires – ainsi qu'aux dynamiques davantage horizontales que verticales. En plaçant au cœur de notre analyse les contraintes médiatiques et la conversion à la logique d'opinion, nous avons démontré que par sa nature, cette présidentialisation post-moderne est vulnérable, car liée à des facteurs externes aux partis. Ainsi, alors qu'elle est censée renforcer les leaders et les candidats principaux, la présidentialisation issues des contraintes notamment médiatiques, transfère la légitimation du leadership de l'arène intra-partisane au sein de l'opinion publique. La présidentialisation post-moderne dépossède davantage les deux partis de leurs fonctions traditionnelles et contribue à leur désinvestissement idéologique et intellectuel.