Thèse soutenue

Le sujet du dehors : paysages sémantiques, corps de la nature et physique de la parole chez Jacques Dupin et John Montague

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Auteur / Autrice : Jean-Philippe Gagnon
Direction : Patrick QuillierPierre Ouellet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations comparées
Date : Soutenance le 01/06/2015
Etablissement(s) : Nice en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) - Centre Transdisciplinaire d'Épistémologie de la Littérature / CTEL
Jury : Président / Présidente : Philippe Marty
Examinateurs / Examinatrices : Denise Brassard, Valéry Hugotte, Marie-Noëlle Zeender
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Marty

Résumé

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Dans ses Cahiers, Valéry témoigne d’un transformation du statut de la subjectivité : « L’homme est un animal enfermé à l’extérieur de sa cage. Il s’agite hors de soi. » Annoncée par les romantiques et les symbolistes qui assistèrent à l’éclosion de l’idée poétique à la jonction des matières du corps, de l’univers et du langage, cette nouvelle topologie fut assumée par les poètes qui lui ont succédé. Dès l’aube des années soixante, Jacques Dupin et John Montague ont exploré le sujet du dehors en nouant des rapports inédits entre l’intériorité, le corps, le langage et le monde. Investiguant les paysages sémantiques, le corps de la nature et la physique de la parole, cette thèse en élucide la transitivité en étudiant le rôle joué par l’épreuve charnelle dans la redéfinition de la subjectivité poétique et de la nature, soumis à des processus d’extériorisation et d’intériorisation qui révèlent une conscience incarnée et un dehors sémiotique. Tout en démontrant l’universalité de cette porosité, elle compare des manières singulières d’habiter le monde, appréciées au cœur des enjeux formels de la réévaluation du sensible. Plus généralement, la densification du verbe et l’initiative sémiotique conférée aux qualités sensibles de langages informés par les modalités physiques du discours sont analysées pour dégager les propriétés d’une parole naturelle. Pour rendre compte du poème incarné comme expérience de l’être-au-monde, la phénoménologie est relayée par la poétique, la sémiotique et l’acroamatique qui illustrent un décloisonnement analogue du sujet dans le régime linguistique et révèlent un sujet voué à son énonciation sauvage au même titre qu’à l’altérité des perceptions.