Le goût de l'or blanc : transformation et diffusion du sucre dans la vallée ligérienne au XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Maud Villeret |
Direction : | Natacha Coquery |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (Nantes) |
Autre partenaire : Université Nantes-Angers-Le Mans - COMUE (2009-2015) |
Mots clés
Résumé
A la fin du XVIIIe siècle, le sucre, autrefois considéré comme un produit de luxe, devient un aliment de première nécessité pour une partie des classes populaires. Le fil conducteur de ce travail consiste à comprendre comment le sucre s'est diffusé dans l'alimentation des Français au XVIIIe siècle, selon quels vecteurs, quelle chronologie, et quelles sont les transformations économiques, sociales et culturelles induites par la consommation croissante d'un nouvel aliment. L'étude porte sur la vallée ligérienne, de Nantes, un des premiers ports coloniaux du royaume, à Orléans, premier centre de raffinage. La première partie est consacrée à l'essor de la filière de redistribution du sucre. Au-delà d'une cartographie des marchés de consommation français et européens, il s'agit d'appréhender les stratégies développées par l’État et les négociants pour développer le commerce. La deuxième partie porte sur les raffineries et consiste à expliquer l'apparent paradoxe : la France, premier conducteur de sucre européen, échoue à conquérir les marchés européens avec son sucre raffiné. Mais l'histoire du raffinage est aussi émaillée de réussites : grâce à l'arrivée d'ouvriers étrangers qualifiés, aux encouragements de l’État et à l'investissement des négociants, le royaume est devenu autosuffisant à la fin du siècle. La consommation fait l'objet de la troisième partie. L'enjeu consiste à déterminer si, comme en Angleterre, le sucre peut être qualifié de produit de consommation de masse à la fin du XVIIIe siècle. Il s'agit aussi d'établir le rôle des détaillants et de comprendre l'importance du souci de distinction et d'imitation dans l'essor du goût pour le sucre.