Étude chez l'huître creuse, Crassostrea gigas, des anomalies génomiques provoquées par l'exposition à des concentrations environnementales de diuron : caractérisation des atteintes, étude de leur héritabilité et conséquences pour la survie et la croissance des naissains
Auteur / Autrice : | Audrey Barranger |
Direction : | Farida Akcha, Thierry Burgeot, Abdellah Benabdelmouna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie, Biologie des organismes, Populations, Interactions - Écotoxicologie génétique |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Végétal-Environnement-Nutrition-Agro-Alimentaire-Mer (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Nantes. Faculté des sciences et des techniques |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Mouneyrac |
Examinateurs / Examinatrices : Farida Akcha, Thierry Burgeot, Abdellah Benabdelmouna, Catherine Mouneyrac, Alain Geffard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Geffard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les objectifs de cette thèse étaient de déterminer (1) les effets d’un herbicide, le diuron, sur le génome de l'huître creuse, (2) la possible transmission des dommages à l'ADN à la descendance ainsi que (3) les conséquences physiologiques associées. La génotoxicité du diuron et la transmission verticale des dommages à l'ADN ont été démontrées après une exposition parentale à des concentrations environnementales de diuron pendant la période de gamétogenèse. Des lésions primaires à l’ADN ont été détectées aussi bien dans les cellules somatiques que dans les cellules germinales des géniteurs exposés. La détection de la base oxydée 8-oxodGuo dans les gonades montre que l'exposition au diuron a conduit à un stress oxydant qui vraisemblablement explique les cassures à l’ADN observées dans les spermatozoïdes. La transmission de ces dommages à l’ADN a été confirmée par la technique d’hybridation in situ : des noyaux aneuploïdes ont été détectés chez les embryons issus des géniteurs exposés au diuron. Cette hyper- et hypodiploïdie concerne notamment les gènes ribosomaux 5S et 18-5. 8-28S présents sur les chromosomes 4, 5 et 10. Les analyses de cytométrie en flux montrent la survie d’individus hypodiploïdes au stade naissain. Cette transmission verticale de matériel génétique endommagé s'accompagne d'effets délétères au niveau de la physiologie des descendants (anomalies de développement, retard de croissance). Les données acquises au cours de cette thèse contribuent à une meilleure connaissance des effets à long terme de l'exposition à des polluants génotoxiques. Dans le contexte des mortalités massives, la présence de polluants chimiques pourrait contribuer à un affaiblissement des huîtres face à la présence de pathogènes ou à des conditions physicochimiques du milieu défavorables