Thèse soutenue

Sous le signe du je : pratiques introspectives dans le roman mexicain (2000-2010)
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Auteur / Autrice : Véronique Pitois-Pallares
Direction : Karim Benmiloud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ETUDES ROMANES spécialité Etudes hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance le 04/12/2015
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3) - LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3)
Jury : Président / Présidente : Florence Olivier
Examinateurs / Examinatrices : Marie-José Hanaï, María Rita Plancarte Martínez
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Fabrice Souquet

Mots clés

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Résumé

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À partir d’un corpus constitué de neuf romans mexicains publiés entre 2000 et 2010 par Guillermo Arreola, Mario Bellatin, Patricia Laurent Kullick, Guadalupe Nettel, Cristina Rivera Garza et Jorge Volpi, ce travail explore les spécificités et les convergences de l’écriture fictionnelle à la première personne à l’aube du XXIe siècle. Qu’il s’agisse de récits ouvertement romanesques, prétendument autobiographiques ou autofictionnels, ils s’éloignent tous du modèle canonique de l’autobiographie et transgressent la frontière entre le référentiel et la fiction. Cette thèse cherche à mettre en évidence les caractéristiques les plus significatives de ces écritures qui accordent une large place à l’introspection, que le je narrateur se livre à l’exercice mémoriel de la convocation de souvenirs d’enfance ou qu’il s’interroge sur son identité et sa relation au monde et à l’altérité. Dans quelle mesure ces romans reflètent-ils les questionnements et les inquiétudes contemporaines sur l’écriture du je ? Quels regards, concordants ou divergents, posent-ils sur le sujet lorsque celui-ci est au centre de l’énonciation et de l’univers narratif ?Dans un premier temps, ce travail propose une partie rétrospective qui s’attache à rappeler les écueils et les principales évolutions qu’ont connus les écritures du je depuis l’avènement de l’autobiographie traditionnelle basée sur le modèle rousseauiste. L’époque contemporaine s’emploie à trouver des alternatives à ce modèle canonique, au point d’abandonner bien souvent l’exigence d’authenticité référentielle.La seconde partie s’attache en effet à observer les nombreuses failles de la mémoire des différents narrateurs. Il en résulte une absence de pacte autobiographique au profit de textes qui revendiquent la place capitale de l’invention dans l’écriture de soi. L’opposition entre fiction et authenticité se fissure : l’activité mémorielle passe en partie par une (ré)invention de soi et, ce faisant, n’en est que plus « authentique ».Il apparaît également une récurrence du thème du double en tant qu’alter ego intérieur, lorsque les narrateurs subissent métamorphoses ou dédoublements. Ce devenir autre est parfois synonyme de dissolution menaçante du sujet ou signe, au contraire, d’une revendication de sa nature changeante, évolutive et inconstante, essentiellement schizo.Enfin, ce travail s’intéresse au rôle déterminant de l’altérité à la fois dans le processus de construction identitaire subjective et dans sa mise en récit. Le je se configure à travers les rapports qu’il tisse avec l’autre. Cela vaut tant pour les protagonistes que pour les romans, qui étendent les pratiques introspectives et autoréflexives au texte lui-même, faisant la part belle à la métatextualité et à la transtextualité.À travers l’étude de la thématique introspective, cette thèse s’interroge en somme sur le regard que posent ces représentants de la jeune génération de la littérature mexicaine sur la place du sujet dans un monde désenchanté ou désarticulé, et sur les possibilités de renouveau de l’écriture créative.