Race, langage et culture dans l’œuvre de Jonathan Littell, Les Bienveillantes.
Auteur / Autrice : | Ravinder Singh Rana |
Direction : | Jean-François Durand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | LITTERATURES FRANCAISES, COMPAREES spécialité Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 07/12/2015 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Représenter inventer la réalité du romantisme au XXIe siècle (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Anthony Mangeon |
Examinateurs / Examinatrices : Suzanne Lafont | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Paule Lévy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A travers son œuvre Les Bienveillantes, Jonathan Littell évoque la métamorphose de la société allemande d’avant-guerre. Son personnage principal, le jeune Maximilien Aue est la métonymie des maux que représente une existence SS. Les deux cultures sont juxtaposées : celle de la véritable science et celle de la science de l’Etat. L’anthropologie raciale et la question de l’histoire servant à la propagande nazie mettent en valeur la perspective des nazis et de leur civilisation : une civilisation parfaite selon les bourreaux et un enfer selon les victimes. Une majeure partie de cette œuvre possède les empreintes du travail de Louis-Ferdinand Céline ; le mélange de l’horreur et du dégoût crée une scénographie dépouillée de la guerre. La représentation de la Shoah à partir d’un travail littéraire sur la guerre soutient la plausibilité d’une recherche sur ce sujet en tenant compte, en même temps, du fait que l’auteur fouilla lui-même les bibliothèques de l’Europe orientale afin de réaliser son travail.Les Bienveillantes est d’abord un roman sur le nazisme, parmi le peu qui existe sur ce sujet ; étant donné que la plupart des romans ressortissant sur le sujet de la Shoah portent soit l’histoire des camps d’extermination soit une réflexion sur le sort des victimes traitant ainsi du genre de mémoire. Ce roman problématise des notions canoniques : l’image d’un SS, l’homogénéisation de l’histoire impériale. Nous remarquons que les modalités du nazisme sur le plan impérial sont variés et hétérogènes et malgré cela, il est habituellement définit à travers son homogénéité. Ce roman réussit à marquer son originalité par le fait qu’il repose sur la documentation que Littell avait réalisée en cours de dix ans ; un travail d’historien, il concrétise le concept proposé par Frederick Cooper dans son livre, Colonialism in Question, Theory, Knowledge, History, qui exige une étude détaillée du système nazi en soulevant des procédés et des conceptions littéraires basés sur l’explication de l’impérialisme de plusieurs points de vue et de donner à cette étude, par la suite, une pertinence vis-à-vis de la situation dans l’Europe d’Est sous le joug nazi.