Thèse soutenue

L'ancrage territorial par une géographie multilocale : le cas des entreprises de la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales dans la vallée de la Drôme

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Auteur / Autrice : Marie-Laure Duffaud
Direction : Lucette Laurens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 25/02/2015
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Bernard Pecqueur
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Antoine Landel, Christophe Soulard
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Crevoisier, Christine Margetic

Résumé

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La notion d’ancrage est au cœur de cette thèse. Nous l’abordons dans sa dimension temporelle et spatiale. Nous partons de l’hypothèse que l’ancrage d’une activité est un construit permanent qui mobilise des ressources variables dans le temps pour répondre à un marché labile. D’un point de vue spatial, l’ancrage dépendrait de la capacité des acteurs à être mobiles. Nous travaillons cette hypothèse à partir du cas des entreprises de la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales installées dans la vallée de la Drôme. Cette petite filière est riche de son originalité : multiplicité des avals, fonctionnement mondialisé faiblement soutenu par les institutions, politique de gamme, produits de qualité générique ou spécifique, pilotage par l’aval. Notre cadre théorique est celui de l’approche territoriale mobilisant les concepts d’acteurs et de ressources. Au-delà de la volonté d’ancrage personnel des entrepreneurs, les résultats soulignent d’abord une construction de l’ancrage dans une dynamique collective. Mais celle-ci a du mal à se structurer en raison de la compétition entre les entreprises. Avec le temps, les partages deviennent plus informels. Toutefois, l’agglomération de ces entreprises, l’offre variée qu’elles proposent autour des différents avals, contribuent à forger une réputation collective au sein de la filière. L’ancrage tient donc à ce construit collectif mais également à une capacité à renouveler des ressources en réponse au marché, qui réclame des gammes allant du produit générique au produit très spécifique, avec une part d’intrants symboliques de plus en plus forte. À cette fin, les entrepreneurs construisent des stratégies multilocales pour répondre au marché et assurer la pérennisation de l’entreprise. Au centre de l’agencement spatial émerge un territoire dans ses multiples dimensions, dont chacune fait ressource : réseau localisé d’entreprises, territoire identitaire (hérité et construit) auquel vient aujourd'hui se superposer un territoire de projet institutionnel, le projet Biovallée®. Au-delà de ce lieu d’ancrage, non balisé, s’organise une forme en réseau qui court-circuite l’emboitement traditionnel des échelles. Les ressources de cet Ailleurs sont multiples et sont sollicitées de façon flexible : marché, connaissances, financement et surtout production. Ainsi, l’ancrage s’inscrit dans un agencement spatial fluctuant qui permet l’adaptation à un marché de plus en plus labile.