Thèse soutenue

Du Free Fight aux Arts Martiaux Mixtes : sportivisation, violence et réception d'un sport de combat extrême

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Auteur / Autrice : Yann Ramirez
Direction : Thierry Blin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/04/2015
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d´études et de recherches en sociologie et en ethnologie de Montpellier, EA 4584 (Montpellier) - Laboratoire d'Etudes et de Recherches en Sociologie et en Ethnologie de Montpellier / LERSEM
Jury : Président / Présidente : Philippe Joron
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Blin, Cécile Collinet
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Baudry, Olivier Sirost

Mots clés

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Résumé

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Véritable phénomène de société, le mixed martial arts ou MMA est l'un des sports qui connaît actuellement le plus grand essor. Dans la traduction française, le terme d'arts martiaux mixtes revient fréquemment. Sport contemporain par excellence, le MMA est né et s'est développé au cours du XXème siècle où il est resté très marginalisé, pour connaître son aspect formalisé et médiatisé seulement dans les années 1990. Cette discipline qui a connu un processus de sportivisation inversée, est marquée par une réception difficile de la part des autorités, des fédérations sportives olympiques et de l'opinion publique : la cage qui accueille les combats, le sang et les frappes sur un homme au sol posent des problèmes d'acceptation. Ces éléments négatifs se retrouvent dans les représentations sociales et individuelles, chez les réponses des enquêtés qu'ils soient initiés ou non-initiés aux pratiques de combat hybride. En France, la compétition de MMA n'est pas autorisée alors que les clubs l'enseignent auprès de pratiquants de plus en plus nombreux. Les arts martiaux mixtes réunissent les contraires : une altérité fondée sur l'utilisation de l'agression instrumentale potentiellement destructrice, une réciprocité violente, mais socialisatrice et un sport « viril » capitaliste qui se nourrit du libéralisme et du débridement du pouvoir étatique. Pris dans un contexte post-moral, l'extériorisation d'une violence dans le MMA est à contre-courant du processus de pacification que la société connaît, associé à la quête de sécurité. Enfin, l'engagement corporel intense de ce sport ne correspond pas au culte du corps en bonne santé qui prédomine désormais. De ce fait, cette discipline questionne sur la place des sports-spectacles violents au sein d'une société pacifiée.