Thèse soutenue

Origine et première diversification des mammaliaformes : apport des faunes du Trias supérieur de Lorraine, France

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Auteur / Autrice : Maxime Debuysschere
Direction : Ronan AllainEmmanuel Gheerbrant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléontologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Pascal Tassy
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Godefroit, Thomas Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : A.O. Aver'ânov, Gilles Cuny

Mots clés

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Résumé

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Le premier chapitre de l’histoire évolutive des mammifères reste mal compris et mal documenté. Les relations de parenté entre les premiers mammaliaformes et leurs proches cousins cynodontes, les mécanismes évolutifs de leur apparition et leur première diversification, ou même l’impact d’une crise biologique à la transition Trias-Jurassique sont autant de débats en cours. Le gisement de Saint-Nicolas-de-Port (Trias supérieur, Lorraine, France) a livré la plus importante collection de mammaliaformes de cette période par son abondance, avec un millier de dents isolées, et par sa diversité, avec des représentants de tous les clades connus. Toutefois, une part important de ce matériel est inédit. L’objectif de cette thèse est de proposer une révision globale de cette faune mammalienne et de proposer la première analyse phylogénétique des mammaliaformes triasiques. L’étude systématique décrit 463 dents molariformes, représentant au moins 19 espèces. Parmi les morganucodontes, des taxons connus dans d’autres gisements sont reconnus (Morganucodon, Paceyodon, Paikasigudodon). Deux nouvelles espèces sont décrites (Megazostrodon chenali sp. Nov. Et Rosierodon anceps gen. Et sp. Nov. ). Les dents inférieures et supérieures de Brachyzostrodon sont associées pour la première fois. Parmi les « symmétrodontes », deux nouvelles espèces de Kuehneotherium et un nouveau genre de Kuehneotheriidae sont décrits. Le genre Woutersia est révisé. Les molariformes supérieures de Delsatia sont reconnues pour la première fois, montrant que ce genre ne partage pas de caractères avec les docodontes. Parmi les haramiyides, le matériel rapporté à Thomasia est redécrit, et le genre Theroteinus est réévalué, montrant la nécessité d’une révision d’ensemble du genre Thomasia. L’étude cladistique est fondée sur une matrice inédite incluant un grand nombre de mammaliaformes triasiques, analysée avec plusieurs variations de l’échantillonnage taxonomique et du traitement des caractères. Bien que préliminaires, plusieurs résultats sont intéressants. Les morganucodontes forment rarement un clade, indiquant l’hétérogénéité du groupe. Les Kuehneotheriidae se rapprochent du clade Docodonta. Les haramiyides et les multituberculés se rassemblent dans le clade Allotheria, qui s’enracine hors du clade Mammalia. Delsatia s’insère parmi les Trechnotheria, tandis que Woutersia est le groupe-frère soit des Mammalia, soit des Australosphenida ; cela indique une diversification précoce des Mammalia dès le Trias supérieur