Le corps c'est l'écran. La philosophie du visuel de Merleau-Ponty
Auteur / Autrice : | Anna Caterina Dalmasso |
Direction : | Mauro Carbone, Andrea Pinotti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique) |
Date : | Soutenance le 01/12/2015 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | faculté : Università degli studi (Milan, Italie). Dipartimento di filosofia |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Dubois |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Emmanuel de Saint Aubert, Galen A. Johnson, Ruggero Eugeni | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Dubois, Emmanuel de Saint Aubert |
Mots clés
Résumé
Pour Merleau-Ponty, l’exigence de repenser la rationalité contemporaine au-delà du dualisme de sujet et objet implique et s’entrelace avec la question du regard, conçu non pas en tant que point d’où se produit une vision du monde, mais comme événement dans lequel le sujet et le monde naissent l’un à l’autre dans un seul mouvement de co-naissance. Le visible alors, et notamment ce type particulier de visible qu’est l’image, est compris comme le point où il en va de la rationalité et de l’Être, en même temps qu’il est pensé dans sa dimension historique, en vertu de son apparition phénoménale et située, mais aussi en tant qu’il implique un revers d’invisibilité ou horizon de latence. Ainsi, le voir est réintégré dans ce corps, dont les yeux voient, et le rapport entre corps et image est compris dans sa trame historique et processuelle, incluant les mutations anthropologiques et épistémiques qui sont à l’œuvre dans notre rapport au monde visible, Merleau-Ponty lui-même n’hésitant pas à faire appel aux médias et aux arts visuels pour poursuivre la formulation d’un tel rapport sur le plan philosophique. En comprenant le sujet comme un voyant qui n’est pas simplement dans le visible, mais en est, le philosophe en vient à formuler une réversibilité de la vision et une co-implication de sens et sensible, riches de conséquences pour une compréhension du régime scopique contemporain, et convergeant avec les instances propres du tournant iconique ou pictural ayant investi la pensée de l’image, tant dans le domaine anglo-saxon que dans le contexte européen.C’est donc à partir de ces éléments qu’il est possible de formuler une pensée du visuel de Merleau-Ponty, qu’on cherchera à caractériser par le biais de certains noyaux décisifs – image, œuvre, médium, technique, haptique – et notamment à travers la référence au cinéma et à la notion d’écran, tantôt dans la tentative d’en reconstruire le développement, par rapport aux sources et aux différentes phases de la réflexion merleau-pontienne, tantôt dans la tentative d’en cerner l’impact généré au sein d’autres champs scientifiques, ainsi que d’en mettre en lumière l’intérêt pour toute pensée qui se propose d’interroger l’image et le visuel aujourd’hui.