L'interprétation par les publics des rôles de l'homosexuel masculin dans le théâtre en France au XXème siècle
Auteur / Autrice : | Thomas Cepitelli |
Direction : | Jean-Pierre Esquenazi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sc sociales |
Date : | Soutenance le 09/06/2015 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Neveux |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Neveux, Hélène Marquie, Muriel Plana | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hélène Marquie, Muriel Plana |
Mots clés
Résumé
Résumé en français Le personnage homosexuel masculin dans le théâtre en France au cours du XXème siècle a singulièrement évolué. Nous analyserons d’une part, les typologies de ce personnage, à travers huit pièces. D’autre part, pour chacune d’entre elles, nous verrons comment la presse et les publics ont interprété ces personnages. Nous verrons comment, au delà de la forme théâtrale, c’est tout un discours sur les homosexuels qui est donné à voir et qui vient par là interroger les rapports entre le théâtre et la société. Dans la première partie de notre présente étude nous avons présenté le personnage homosexuel dans trois pièces, de facture différente, mais qui donnent toutes les trois à voir une figure de solitaire : Le Monsieur aux Chrysanthèmes, Armory, Un Taciturne de Roger Martin du Gard er Adam de Marcel Achard.. Il est solitaire car emmuré dans une tradition qui le condamne pour son désir alors même qu’il est resté inassouvi. L’homosexualité serait donc la marque d’un esprit faible, qui ne sait pas taire ses penchants et ne s’y employant pas suffisamment bien, se suicide.La deuxième partie de notre travail s’est penchée sur le personnage homosexuel présenté comme source de comique. Il s’agira le plus souvent de montrer que le rire qu’il suscite est une autre forme de condamnation par la société. Il s’agit alors d’un mode mineur, moins violent apparemment, mais tout aussi significatif d’un regard porté par la société sur les homosexuels. Cette partie est centrée sur les pièces d’Edouard Bourdet, La Fleur des Pois, d’André Roussin, Les Œufs de l’Autruche et enfin de Jean Poiret, La Cage aux folles. Le personnage homosexuel fait rire car il est incapable de se conformer à ce que la société, implicitement, attend de lui. Un homme doit, naturellement aimer les femmes, être viril, masculin, maîtriser ses sentiments et ses émotions, ne pas pleurer. Dans notre dernière partie, apparaîtra, pour la première fois, une réappropriation qui va se faire par les homosexuels eux mêmes et, de ce fait, ouvrir la voie à d’autres artistes qui ne parleront pas à la place des homosexuels. Au contraire, naîtront des formes qui seront revendiquées comme étant écrites par des homosexuels. C’est le cas avec les deux dernières pièces que nous avons réunies dans notre corpus : Angels in America de Tony Kushner et Le Pays Lointain de Jean-Luc Lagarce. Elles évoquent, de manière plus directe pour la première, l’épidémie de SIDA dans les années 1980 et 1990 au sein de la communauté homosexuelle.