Thèse soutenue

Ecrire, comprendre et expliquer l'histoire de son temps au XIVe siècle : étude et traduction des livres XI à XIII de la nuova cronica de Giovanni Villani

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Auteur / Autrice : Jérémie Rabiot
Direction : Jean-Louis Gaulin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 28/11/2015
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....)
Jury : Président / Présidente : Laurence Moulinier
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Gaulin, Patrick Gilli, Massimo Vallerani, Jean-Patrice Boudet, Giuliano Milani

Résumé

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Œuvre majeure de l'historiographie communale, la Nuova cronica de Giovanni Villani constitue un passage obligé pour qui entend se plonger dans l'histoire de la Florence médiévale. Marchand, homme d’État et chroniqueur, son auteur incarne la figure du popolano grasso florentin. Narrant en treize livres l'histoire de sa cité et du monde, de ses origines jusqu'à 1348, elle a laissé plus d'une centaine de manuscrits, a participé à faire du toscan la langue des Italiens et a inspiré une bibliographie foisonnante. Cette thèse s'intéresse à un aspect largement ignoré de cet ouvrage, à savoir le rapport de l'auteur à l'histoire de son temps, en se focalisant sur les trois derniers livres couvrant les années 1326-1348. Période de mutations politiques et de bouleversements économiques, mais aussi de profonde effervescence culturelle, ces années marquent un tournant dans l'histoire communale : la Nuova cronica révèle à cet effet toute la richesse de ce premier Trecento florentin. L'étude de la chronologie de composition du texte laisse apparaître un délai très resserré entre les événements et leur retranscription. Cette quasi-contemporanéité de l'histoire pèse sur les outils et les méthodes de l'historien, qui doit revoir ses canaux d'information, renouveler ses sources et réinterpréter ses cadres explicatifs. Parallèlement à la mobilisation des réseaux marchands, l'étude des sources témoigne d'un usage intensif des documents d'archives, qui participent à créer une mémoire des institutions communales. L'analyse des cadres interprétatifs montre l'importance de la sensibilité religieuse du chroniqueur, une religion civique, qui teinte son récit d'une forte dimension moraliste et édifiante et lui donne parfois l'allure d'une somme d'exempla laïcs ou d'un manuel de vertus civiques. L'aspect exceptionnel des derniers livres de la chronique réside toutefois dans la fenêtre qu'ils ouvrent sur la culture des grands marchands florentins de ce début de XIVe siècle : à travers l'étude de deux aspects de cette culture, celle théologique et celle scientifique, il nous est donné à voir la capacité d'appropriation, par un laïc moyennement lettré, d'une large parcelle de la culture savante, constituant à cet égard un véritable exercice de vulgarisation et de médiation culturelle.