Thèse soutenue

La profession enseignante au Cameroun de la période post coloniale à nos jours dans le contexte social, politique et syndical : le processus de professionnalisation des enseignants camerounais

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Auteur / Autrice : Aime Lekoa
Direction : André Désiré Robert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 11/12/2015
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Claude Carpentier
Examinateurs / Examinatrices : André Désiré Robert, Issa Saïbou
Rapporteurs / Rapporteuses : Michaël Attali, Issa Saïbou

Résumé

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Les Etats généraux de l’éducation tenus à Yaoundé en 1995, conséquences des mouvements enseignants à la suite des baisses de salaires de 1993, sur pression syndicale, ont permis de faire le diagnostic du système éducatif camerounais en général et de la profession enseignante en particulier. Si les conclusions des assises pointent de nombreux dysfonctionnements, elles en indiquent également des recommandations. De ces nombreux dysfonctionnements, on peut parler de la gestion globale d’un système éducatif calquée sur un modèle hyper centralisé. Dysfonctionnements et limites qu’on constate également en termes de ressources tant humaines, que matérielles et infrastructurelles. Qualitativement et quantitativement, les faiblesses et les limites d’un corps enseignant hétérogène ne sont plus à démontrer. Par leurs différents statuts – fonctionnaires ou agents contractuels, le mode de recrutement, exerçant dans l’enseignement privé ou public, il apparaît d’emblée improbable de parler du métier d’enseignant au Cameroun comme une profession au sens que l’entend la sociologie des professions. S’agissant donc de la quantité et de la qualité des enseignants, il a été constaté que malgré les efforts de recrutement pour palier au déficit abyssal, il restait beaucoup à faire en vue de se rapprocher des normes internationales. Malgré l’agrandissement de la carte scolaire par la création et l’ouverture parfois de façon incohérente de nombreux établissements publics, leur dotation en personnels enseignants qualifiés reste profondément insuffisante, toutes choses qui sont une entrave au bon fonctionnement et l’efficacité du système éducatif. Cette recherche nous a permis d’évaluer le niveau de professionnalisation d’un métier qui occupe une position charnière dans la formation des futurs citoyens d’un pays. C’est pourquoi la question de la formation et du recrutement des enseignants est au cœur de ce travail. Pour ce faire, il est indéniable que les objectifs du système éducatif camerounais ne peuvent être atteints que si l’Etat réévalue son niveau d’exigence dans le recrutement de son personnel. Elever son niveau de formation pour avoir des enseignants compétents, motivés et qui se sentent socialement considérés. Il paraît paradoxal qu’au moment où différents acteurs- enseignants, syndicats, parents d’élèves et institutions- cohabitent pour une meilleure gestion du système éducatif, la crise de confiance persiste. Une crise de confiance accentuée par le fait que les enseignants ne se sentiraient pas suffisamment socialement considérés. Un fait qui a pour conséquence la baisse de la qualité de l’enseignement et par ricochet celle du niveau des élèves. En effet, les enseignants reprochent aux pouvoirs publics le manque de considération à leur égard, le manque de moyens et le mauvais traitement salarial qui leur est réservé par rapport à d’autres catégories socioprofessionnelles relevant de l’Etat ou de la fonction publique....