Odeurs et représentations sociales : sentir en société
Auteur / Autrice : | Blandine Cerisier |
Direction : | Valérie Haas, Nikos Kalampalikis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 20/11/2015 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire GRePS (Lyon) |
Jury : | Président / Présidente : Ewa Drozda-Senkowska |
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Haas, Nikos Kalampalikis | |
Rapporteur / Rapporteuse : Adrian Bangerter, Isabel Urdapilleta |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse a pour objectif l’exploration de la dimension sociale des odeurs. Les travaux déjà menés en sciences humaines et sociales montrent que le rapport que les individus et les groupes entretiennent avec les odeurs leur permet de se situer et d’être situés dans un contexte donné. L’intérêt porté à l’ancrage de cet objet sensoriel dans la vie affective des groupes ainsi qu’à sa matérialisation notamment au travers des processus de communication nous conduit à traiter la diversité des connaissances qui en résulte à l’aune de l’approche des représentations sociales. Nous interrogeons les dynamiques inhérentes aux représentations sociales que les groupes ont des odeurs tout autant que les effets que ces dernières ont sur les pratiques et sur les relations sociales. Les liens réciproques existant entre le « senti » d’une part, le « nommé », le « classé » et le « représenté » d’autre part sont ainsi mis à l’étude. Notre plan de recherche se centre sur la conduite de treize focus groups (N=63). Dans ce cadre, nous avons répliqué la technique de la reproduction sérielle (Bartlett, 1932) avec des matériaux odorants. Les groupes ont également collectivement partagé plusieurs expériences olfactives. Enfin, ils ont débattu de leurs rapports aux « odeurs en société ». Les résultats montrent que les groupes reconnaissent et reconstruisent l’odeur par le biais d’une centration collective sur ses sources potentielles. Celles-ci activent à leur tour des attributions, des contextes, et des souvenirs prenant la forme d’un réseau de représentations jugé pertinent par les groupes pour matérialiser l’objet sensoriel. Aussi, une logique de l’ambiguïté caractérise les relations des groupes aux « odeurs sociales ». Ils entretiennent une pluralité de proximités et d’implications à leur encontre, dépendamment des points de perspectives à partir desquels ils se situent. Notre recherche souligne également la négociation collective dont font l’objet les phénomènes représentatifs associés aux odeurs. Elle rend compte des différents visages de ces phénomènes en lien avec les significations qu’ils ont pour les groupes. En s’inscrivant dans la continuité des études menées sur la pensée sociale, cette thèse apporte de nouvelles réflexions s’agissant de l’étude conjointe du social et du sensible.