Thèse soutenue

Le discours du retour dans l'oeuvre de Djalâl Âl Ahmad

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Auteur / Autrice : Ahmad Shakeri
Direction : Juliette Vion-Dury
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature Générale et Comparée
Date : Soutenance le 05/11/2015
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Espaces Humains et Interactions Culturelles
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Levet
Examinateurs / Examinatrices : Juliette Vion-Dury, Jean-Pierre Levet
Rapporteur / Rapporteuse : Bahman Namvar Motlagh, Xavier-Laurent Salvador

Résumé

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Situé dans une période de l’entre-deux, entre l’héritage du XIXe et le renouveau du XXe, la pensée et la création littéraire de Djalâl Âl Ahmad (1923-1969), trouvent leurs sources intérieures et extérieures dans un monde paradoxal. Cette recherche a pour objectif principal, à travers l’étude de la question de l’« Autre » dans L’Occidentalite, d’étudier le processus de création d'un «discours du retour», de différents points de vue. Le discours d’Âl Ahmad va à la rencontre de l’«Autre», cherche à se comprendre soi-même et à se connaître au travers de l’altérité, influencé et inspiré par une expérience occidentale, tout en restant authentique. Âl Ahmad est le premier traducteur d’André Gide (1860-1951) en Persane. Ses traductions de Camus, Sartre, Ionesco et ses lectures d'autres auteurs comme Said et Céline, influencent son écriture qui s’inscrit dans la ligne des écrivains de l’avant-garde iraniennes. Âl Ahmad, souvent inspiré de Gide, est à la recherche d’une manière de dire la coexistence entre la tradition et la modernité. C’est dans le cadre de cette dualité que s'élabore un discours du retour dans le contexte iranien, et, d’une manière consciente ou inconsciente, dans les œuvres d’Âl Ahmad. Se soumettre à la modernité est une attitude qui trouve aussi son origine dans l’écriture autobiographique. L’emploi du «Je» créant un espace de jeu pour l’écrivain et permettant de cacher sa personne réelle, cause une sorte d'aller et retour entre intérieur et extérieur. L'espace entre ces retours est le champ de bataille d'une guerre culturelle entre la tradition et la modernité, l’intellectualité et la religiosité de l’homme oriental. L’impact du retour dans l’acte d’énonciation y crée des métaphores de retour. Les réflexions autobiographiques nous conduisent à comprendre ce monde de l’entre-deux qu'est l'Iran d'alors, avec ses retours perpétuels vers le passé, puis du futur vers les origines, avec en conséquence une perte de soi qui est le signe d'une crise d’identité. Le «Retour en soi» est une métaphore de l’identité perdue et du désir de connaître l’Autre dans le monde moderne. Retour vers une temporalité historique et récupération d’un espace de jeu, les œuvres de Djalâl Âl Ahmad cultivent une vision au sein de laquelle le discours sur les origines occupe une place centrale et l’écriture occidentale est un moyen pour comprendre autrui.