Thèse soutenue

Composer avec le passé : Historiographie monastique, conscience identitaire et réseaux en Aquitaine, des temps carolingiens au XIIe siècle
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Auteur / Autrice : Julien Bellarbre
Direction : Philippe Depreux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 04/06/2015
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l'Art et Musicologie (Poitiers ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Sot
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Depreux, Jacques Péricard
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Boutoulle, Rosamond McKitterick

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’Aquitaine du haut Moyen Âge est un espace qui a longtemps pâti d’une mauvaise réputation historiographique. Pourtant, de nombreux travaux récents continuent à supposer l’existence d’une forte identité dans les territoires du sud de la Loire, sans chercher à explorer le paradoxe résultant de ces deux conclusions. Analyser ce paradoxe, et tenter de le résoudre, constitue un des objectifs de cette étude. Prenant comme référence géographique initiale l’ancien royaume carolingien d’Aquitaine, ce travail restreindra éventuellement cette zone d’étude sur la base de critères ayant essentiellement trait à l’histoire des mentalités. Nous postulons que l’Aquitaine se trouve là où l’on se sent aquitain au haut Moyen Âge. La période considérée (VIIIe-XIIe siècles) s’étend du début des temps carolingiens à la fin de la relative autonomie de l’Aquitaine à l’égard des souverains capétiens puis plantagenêts. À cette époque, les moines sont les principaux écrivains de l’histoire, et nos investigations porteront sur leurs œuvres historiographiques. Ce travail consiste donc essentiellement en l’étude des Chroniques, Annales et Histoires monastiques écrites dans le royaume carolingien d’Aquitaine et le duché qui lui a succédé. L’objectif de la recherche est de déterminer comment l’information circule entre les établissements monastiques, quelles sont les méthodes et les sources des moines férus d’histoire, aussi bien pour relater des faits anciens que des événements plus récents. « Composer avec le passé » est toutefois le propre de l’historien, c’est pourquoi une plus grande attention sera prêtée aux œuvres dépassant le cadre de « l’histoire immédiate » pour s’attacher à relater une « geste des origines ». L’étude est structurée en trois grandes sections chronologiques : le temps du royaume carolingien d’Aquitaine, où l’activité historiographique est très polarisée autour du monastère d’Aniane, centre de la réforme ; le temps de l’apparition puis de l’essor d’une nouvelle Aquitaine « indépendante », jusqu’à la mort du duc Guillaume V, dit « le Grand » († 1030), où les centres historiographiques renaissants se situent plus au nord (Angoulême, Limoges) ; et enfin l’époque d’apogée de la principauté, jusqu’au premier mariage d’Aliénor d’Aquitaine (1137), dont la plus belle réalisation historiographique, la Chronique de Saint-Maixent, prend naissance dans un monastère situé à seulement une cinquantaine de kilomètres de la capitale ducale de Poitiers.