Thèse soutenue

Translatio signorum : penser les signes à l’Age classique à partir de la division signum formale/ signum instrumentale

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Auteur / Autrice : Hélène Leblanc
Direction : Philippe HamouGiulia Belgioioso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 19/12/2015
Etablissement(s) : Lille 3 en cotutelle avec Università del Salento
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centro interdipartimentale di studi su Descartes e il Seicento (Lecce, Italie) - Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Édouard Mehl
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Hamou, Giulia Belgioioso, Édouard Mehl, Laurent Cesali, Costantino Marmo, Martine Pécharman
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Cesali, Costantino Marmo

Résumé

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L’histoire de la pensée des signes se caractérise par une oscillation entre définition large et étroite de son objet. Le XVIIe siècle constitue par rapport à cette histoire une période charnière, marquée par la tendance à une conception particularisante du signe, qui exclut en particulier que les idées puissent être considérées sous cette notion. Mais ce retour ne se fait pas de façon homogène. C’est en effet à cette époque qu’apparaît, au sein de la scolastique tardive, un débat majeur autour de la définition du signe, qui se formalise par l’introduction, au sein des traditionnelles taxinomies, de la division entre ‘signum formale’, qui fait écho à la tendance médiévale à inclure les concepts sous le terme de ‘signes’, et ‘signum instrumentale’, qui correspond à une définition qui remonte à Augustin, et selon laquelle le signe est exclusivement sensible, et strictement différent de la chose signifiée. Cette thèse retrace les termes de ce débat scolastique tardif à partir du commentaire au Peri Hermeneias de Sebastião do Couto, afin de montrer que le XVIIe siècle se caractérise globalement par un retour à une conception strictement instrumentale du signe, qui se libère toutefois de la référence augustinienne qui lui avait donné lieu. Se démarquant de la voie qui avait fait de la Logique de Port-Royal le texte paradigmatique de la pensée sémiotique de l’Age classique, on montrera ainsi que celle-ci se définit par une translatio, visible surtout chez Bayle, Gassendi, et Hobbes, d’un modèle linguistico-psychologique à une sémiotique régie par le paradigme du signe naturel, emblématique d’une mutation de la logique désormais ordonnée au modèle de la physique.