Thèse soutenue

Déconstruction et reconstruction chez Michel Butor et Alain Robbe-Grillet : contribution du nouveau roman à l'imaginaire social des Trente glorieuses (1946-1975)

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Auteur / Autrice : Gabriel Perugini
Direction : Nelly WolfClaudia Amigo Pino
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 11/12/2015
Etablissement(s) : Lille 3 en cotutelle avec Instituto de estudos brasileiros (São Paulo, Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Dominique Rabaté
Examinateurs / Examinatrices : Nelly Wolf, Claudia Amigo Pino, Dominique Rabaté, Sjef Houppermans, Márcia María Valle Arbex
Rapporteur / Rapporteuse : Sjef Houppermans, Márcia María Valle Arbex

Mots clés

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Résumé

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Le Nouveau Roman est passé à la postérité comme l’un des exemples majeurs d’un moment intransitif de la littérature française. En déstabilisant le traitement de la narration et de l’intrigue, du cadre spatio-temporel, des personnages et des voix, le Nouveau Roman conteste la mimèsis référentielle réaliste pour se tourner vers les aspects formels de la création romanesque. Néanmoins, cela n’est pas un geste gratuit : la déconstruction formaliste, les nouveaux romanciers la revendiquent au nom d’un « nouveau réalisme ». Le Nouveau Roman se veut l’avènement d’une « ère du soupçon » sur les conventions esthétiques et les représentations diffusées par celles-ci. De plus, ce parti pris ne peut se comprendre en dehors d’un contexte historique marqué à la fois par les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale et les impératifs de modernisation économique qui de 1946 à 1975 transforment profondément la société française. Loin d’anéantir la référentialité, le Nouveau Roman témoigne d’un conflit avec elle, si bien que sa déconstruction du roman est une reconstruction produisant de nouvelles — parfois pas si nouvelles que cela ? — formes, représentations, manières d’affirmer l’existence de l’homme et de la société. Aussi le Nouveau Roman contribue-t-il à l’imaginaire social de son époque. En proposant une lecture des romans de Michel Butor et d’Alain Robbe-Grillet, cette thèse se penchera sur la tentative néo-romanesque de réinventer et la littérature et le monde. Trois axes d’analyse guident ce travail : le premier porte sur la représentation de l’univers fictionnel parallèlement à une discussion sur le problème de la mimèsis ; le second, sur la poétique des personnages et son rapport à la question de l’identité personnelle ; le troisième, sur le statut de la socialité dans les œuvres, à travers les questions de l’identité collective, de la mémoire et des usages sociaux de la langue.