Thèse soutenue

Temps et individuation : le sens du transcendantal dans la philosophie de Kant et de Husserl : métaphysique, ontologie, phénoménologie

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Auteur / Autrice : Nathanaël Masselot
Direction : Christian Berner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 21/11/2015
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Dominique Pradelle
Examinateurs / Examinatrices : Christian Berner, Dominique Pradelle, Andrea Sebastiano Staiti, Claudio Majolino, Jean-François Lavigne
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Pradelle, Andrea Sebastiano Staiti

Résumé

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La notion d’individu fait l’objet d’une intuition triviale. Notre expérience nous la livre si naturellement qu’elle semble constituer le socle élémentaire de toute ontologie naïve. Mais en philosophie, le problème de l’individuation ouvre un vaste champ de problèmes métaphysiques traités dans la postérité scolastique d’Aristote. Dénoncée et ré-élaborée dans l’ontologie fondamentale de Heidegger comme métaphysique du Dasein à la faveur d’une critique de Kant, prolongée et dépassée dans la phénoménologie de la donation, la métaphysique semblerait évacuée de la pensée moderne post-kantienne, a fortiori de la phénoménologie, si Husserl ne lui restituait pas un problème évincé par l’ensemble des phénoménologies du sujet : l’individuation. Faisant de l’individuation le problème de « la constitution de l’être individuel (donc “factuel”) en général et d’après ses formes fondamentales essentielles » accompagné de « la résolution de la problématique transcendantale la plus profonde », Husserl, en 1918, porte cet enjeu à son paroxysme. Rédigeant les Manuscrits de Bernau, il se livre à un projet ambitieux et doublement étonnant en ce qu’il sonne comme une résurgence métaphysique au cœur de sa phénoménologie et invite à une lecture phénoménologique de Kant alternative à celle de Heidegger. La première partie de cette étude s’emploie à faire apparaître le sens transcendantal du problème de l’individuation par rapport à l’approche métaphysique traditionnelle. Cette mise au jour invite à établir, deuxièmement, en quel sens il existe bien un problème d’individuation au cœur de la Critique de la raison pure, mobilisant la synthèse et l’imagination dans la constitution du phénomène kantien. Une troisième partie analyse la manière dont le temps se présente chez Kant et Husserl comme un opérateur transcendantal adapté à la résolution de ce problème. Elle s’efforce de présenter à la fois l’affinité de leur traitement et ce qui les distingue l’un de l’autre. Une quatrième et dernière partie montre de quelle manière le problème de l’individuation jette, chez Husserl, une lumière nouvelle sur l’eidétique et sur le concept de constitution.