L'art de traduire : enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la traduction, à partir de la critique formulée par les Romantiques allemands à l'encontre des traductions françaises.
Auteur / Autrice : | François Thomas |
Direction : | Christian Berner, Jean-Charles Darmon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique) |
Date : | Soutenance le 12/06/2015 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Kambouchner |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Berner, Jean-Charles Darmon, Denis Kambouchner, Marc Crépon, Michel Espagne, Michael Neil Forster | |
Rapporteur / Rapporteuse : Denis Kambouchner, Marc Crépon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche a pour point de départ l’important mouvement de traduction en Allemagne au tournant du XIXe siècle, et la critique par les penseurs allemands de la manière dont les Français traduisaient. Ceux-‐ci se voient reprocher leur tendance à toujours traduire comme si l’auteur était français, refusant l’épreuve de l’étranger (Berman) que constitue la traduction. Ce conflit est philosophiquement problématisé en 1813 par F. Schleiermacher, qui montre que derrière ces approches du traduire s’affrontent des conceptions de la rationalité, du rapport de la pensée au langage, et de la subjectivité, mais aussi des conceptions de la culture, de la nation, et du rapport à l’étranger. À la lumière de ces analyses, nous réinterrogeons les conceptions de la traduction en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, où domine la pratique des « belles infidèles ». Nous nous intéressons aux soubassements théoriques de ces conceptions, ce qui conduit à accorder une attention particulière aux réflexions sur le langage menées à Port-Royal, et à la réflexion de Voltaire sur l’histoire. Nous étudions la question de la traduction de la philosophie en français à cette époque. Parallèlement, l’étude des premières traductions de Shakespeare en France et en Allemagne (Voltaire/Herder, Schlegel) montre comment se nouent réflexions sur la littérature, l’histoire, la pluralité des cultures – sur fond de volonté de s’émanciper, du côté allemand, de la domination culturelle française, et de remise en question de la pensée des Lumières. Revenant enfin sur les réflexions de Schleiermacher, nous étudions en quel sens elles définissent une éthique de la traduction et l’éthique à partir de la traduction, autour du concept d’hospitalité.En mettant en lumière la richesse des conceptions autour de la traduction en France aux siècles classiques, ce travail vise à redonner un intérêt à leur étude d’un point de vue philosophique, et en revenant sur cette critique allemande, à éclairer l’origine de réflexions contemporaines majeures sur la traduction et ses enjeux.