Thèse soutenue

Caractérisation génétique et phénotypique de cryptosporidium : de la souris à l’homme

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Auteur / Autrice : Marwan Osman
Direction : Gabriela CertadFouad Dabboussi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Parasitologie
Date : Soutenance le 30/09/2015
Etablissement(s) : Lille 2 en cotutelle avec Université Libanaise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Center for Infection and Immunity of Lille - Centre d'infection et d'immunité
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Fouad Dabboussi

Résumé

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Les parasites du genre Cryptosporidium comprennent des espèces infectant le tractus gastro-intestinal ou respiratoire d’un grand nombre de vertébrés y compris l'homme. Ces protistes intracellulaires sont les agents d’une zoonose cosmopolite à transmission oro-fécale, la cryptosporidiose. Au vu des travaux de notre laboratoire, nous savons à présent que Cryptosporidium parvum est également capable d’induire des néoplasies digestives chez un modèle murin SCID (Severe Combined Immunodeficiency mice), traitées ou pas par la dexaméthasone. Alors que C. muris, une autre espèce de Cryptosporidium, induit une infection chronique non associée à des transformations néoplasiques.Pour toutes ces raisons, il nous est apparu intéressant d’effectuer un travail de thèse articulé autour de trois axes principaux, l’épidémiologie, la transmission et la pathogénicité du parasite Cryptosporidium. Nous nous sommes intéressés dans un premier temps à l’épidémiologie moléculaire et la biodiversité génétique de Cryptosporidium dans des populations humaines de la région du Nord-Liban. Ceci nous a permis de mettre en évidence une prévalence de 5% de Cryptosporidium chez la population générale avec une prédominance de C. hominis. Ce qui constituait les premières données épidémiologiques de la cryptosporidiose au Liban. Ensuite d’autres études nous ont permis de montrer que cette prévalence pouvait atteindre même 10% chez les patients symptomatiques et les enfants.Dans un second temps, nous avons voulu étudier le mode de transmission du parasite et les facteurs de risque pouvant y être associés. Pour ce faire, une recherche du parasite a été réalisée aussi bien au Liban qu’en France chez des animaux d’élevage, sauvages, de compagnie et en captivité. Une première étude a été réalisée chez des patients et des bovins du Nord-Liban. L’ensemble des données rapportées nous permettent de suggérer un mode de transmission de la cryptosporidiose majoritairement anthroponotique au Liban, mais les résultats du génotypage ne permettent pas d’exclure la présence d’une transmission zoonotique. D’autres études réalisées en France, notamment sur des échantillons de selles collectées auprès des zoos de la Palmyre (à Royan) et de Lille ont montré un taux de prévalence de Cryptosporidium spp inférieur à 1%. Ces animaux ne semblent donc pas être un réservoir potentiel de cette infection. Alors que chez les poissons sauvages, nous avons pu identifier la présence entre autre de l’espèce zoonotique C. parvum dans l’estomac et l’intestin des poissons. Ceci nous permet de considérer les poissons comme étant une source de contamination potentiel pour l’homme, l’animal mais également pour l’environnement.Enfin le troisième axe avait pour but d’étudier la pathogénicité de ce parasite. Pour commencer nous avons voulu explorer les mécanismes de la cancérogénèse induite par la souche IOWA de C. parvum au niveau de la région iléocæcale des souris SCID traitées par la dexaméthasone (SCID-D). Pour ce faire nous nous sommes intéressés à quatre marqueurs de voies de signalisation cellulaires impliquées dans la survenue de cancers colorectaux (APC, Bêta-caténine, P53 et K‐ras). Nous avons ainsi pu montrer que la voie Wnt était impliquée dans ce processus. Ensuite nous avons voulu étudier l’association entre la pathologie cancéreuse et le parasitisme par Cryptosporidium chez l’homme. Une recherche du parasite a donc été réalisée dans des biopsies d’origines coliques et gastriques inclues en paraffine appartenant à des patients atteints ou non de cancers digestifs. Une différence significative a été rapportée entre la prévalence de la cryptosporidiose retrouvée chez la population de patients présentant des lésions cancéreuses (17%) et celle du groupe control constitué de patients non cancéreux mais présentant des symptômes (7%) p-value = 0.03. L’ensemble de ces données obtenues chez l’animal et chez l’homme montre que ce parasite a un impact important en santé humaine et animale.