Thèse soutenue

Investigations éco-épidémiologiques et génétiques des Lyssavirus et des Paramyxovirus chez les micromammifères du sud-ouest de l’océan Indien

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Auteur / Autrice : Julien Mélade
Direction : Koussay DellagiHervé Pascalis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 08/12/2015
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Processus infectieux en milieu insulaire tropical (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Philippe Desprès
Examinateurs / Examinatrices : Steven M. Goodman
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Emmanuel Ceccaldi, Serge Morand

Résumé

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La faune sauvage a été depuis longtemps incriminée dans la survenue de zoonoses et joue le rôle de réservoir d'agents pathogènes (virus Nipah, Hendra, Ebola, Hantaan etc.) pour l'homme. Les îles tropicales et subtropicales du Sud-Ouest de l'Océan Indien (SOOI) constituent l'une des 34 régions reconnues comme « hotspot » de biodiversité au niveau mondial. Elles sont caractérisées par un très fort endémisme de la faune sauvage surtout sur l'Ile de Madagascar. Le caractère multi-insulaire de la région du SOOI, la diversité de ses biotopes et ses disparités biogéographiques et humaines offrent un champ d'investigation unique pour explorer « in natura » la dynamique évolutive des agents infectieux et les relations hôtes-virus. Nos travaux de recherche ont porté sur deux modèles de virus à ARN de polarité négative, les paramyxovirus et les lyssavirus. Le premier modèle viral nous a permis d'aborder les questions relatives à la dynamique de transmission virale au sein de communauté d'hôtes, plus particulièrement, les chauves-souris et les petits mammifères terrestres de Madagascar et d'identifier les facteurs agissant sur cette dynamique de transmission et de diversification virale, en particulier les facteurs bio-écologiques associés à leurs hôtes. Le second modèle viral, les lyssavirus, nous a permis de décrire sur l'ensemble des îles du SOOI échantillonés, la circulation virale dans ce système multi-insulaire diversifié, au sein des chauves-souris dont la plupart des espèces sont endémiques à cette région. Dans l'ensemble, nos investigations ont permis de mettre en évidence des échanges viraux (« host-switch ») importants entre chauves-souris, petits mammifères terrestres endémiques de Madagascar et les rongeurs introduits, le rôle de ces mammifères en tant que réservoir viral majeur et souligner le rôle disséminateur de Rattus rattus. Par ailleurs, nous avons pu identifier ce phénomène de « host-switch » comme étant le mécanisme macro-évolutif prépondérant et l'importance des facteurs biotiques et abiotiques à l'origine de la dynamique de transmission et de la diversification virale observée chez les paramyxovirus de chauves-souris de Madagascar.