Thèse soutenue

Retrouver le Caucase : histoire d’une diplomatie frontalière (1905-1938)

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Auteur / Autrice : Etienne Forestier-Peyrat
Direction : Paul-André RosentalSabine Dullin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 17/12/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olivier Bouquet
Examinateurs / Examinatrices : Paul-André Rosental, Sabine Dullin, Bruce Grant, Claire Mouradian, Jeronim Perović

Mots clés

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Résumé

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Le Caucase est souvent vu comme une région morcelée, en proie à des rivalités géopolitiques et à des nationalismes virulents. Cette recherche propose de rompre avec ces perceptions, en relisant son histoire récente. Elle reconstitue la trajectoire des confins de la Turquie, de l’Iran et de la Russie dans le premier tiers du 20e siècle, en présentant d’abord une histoire des circulations transfrontalière au cours de cette période de révolutions, de conflits et de bouleversements politiques. L’étude de la frontière caucasienne est mise au service d’une analyse des formes d’autonomie politico-administrative dans ces confins. Les institutions régionales puissantes qui s’appuient sur l’ouverture de la frontière jusqu’à la fin des années 1930 jouent un rôle majeur dans les évolutions intérieures des empires, mais aussi dans les relations interétatiques. Elites régionales et consuls en poste dans la région donnent naissance une véritable paradiplomatie caucasienne. Cette diplomatie frontalière est une ressource pour les élites régionales dans leurs rapports de force avec les gouvernements centraux, et énonce des enjeux très différents de ceux des diplomaties centrales : migrations, questions policières et judiciaires, défis environnementaux constituent certains des champs de cette coopération entre Etats, qui donne lieu à des influences et échanges peu connus. En les mettant en lumière, cette recherche suggère de dépasser une historiographie centrée sur l’impérialisme des puissances. On ne peut comprendre l’histoire caucasienne sans mettre au premier plan ses acteurs régionaux et leur capacité à se positionner dans les interstices de politiques étatiques et de territoires impériaux.